Les projets initiés pour le développement des énergies renouvelables n'ont pas évolué avec le rythme voulu. Le fameux projet Desertec, lancé dans le cadre d'un partenariat international composé de 15 pays, n'a pas été à la hauteur des aspirations des pouvoirs publics. D'autres projets d'envergure nationale n'ont pas atteint aussi leurs objectifs faute de moyens et de savoir-faire. Ainsi, en dépit des potentialités du pays notamment en termes de la durée d'ensoleillement, l'énergie solaire reste encore un luxe pour le pays. Le développement des énergies renouvelables revient régulièrement au devant de la scène économique et s'impose aujourd'hui comme une option de choix pour la concrétisation de la transition énergétique. L'Algérie a entrepris d'innombrables actions dans ce domaine en vue de réduire sa dépendance aux énergies fossiles et faire face à la demande nationale en croissance régulière. Toutefois, les projets initiés dans ce cadre n'ont pas évolué avec le rythme voulu. Le fameux projet Desertec, lancé dans le cadre d'un partenariat international composé de 15 pays, n'a pas été à la hauteur des aspirations des pouvoirs publics. D'autres projets d'envergure nationale n'ont pas atteint aussi leurs objectifs faute de moyens et de savoir-faire. Ainsi, en dépit des potentialités du pays notamment en termes de la durée d'ensoleillement, l'énergie solaire reste encore un luxe pour le pays. Les responsables des différents organismes et entreprises affichent leur scepticisme quant à l'aboutissement des efforts en raison du coût et de la rentabilité des investissements. En fait, l'on explique qu'en l'absence d'une véritable industrie de fabrication des équipements, les projets initiés dans ce cadre risquent de connaître le même sort que Desertec. Cette industrie n'est actuellement qu'à ses débuts. La première entreprise à se lancer dans cette aventure est l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) qui a ouvert l'année dernière une usine de fabrication de panneaux solaires. Implantée sur le site de son complexe électronique de Sidi Bel-Abbès, cette unité d'un coût de deux milliards de dinars, produit des panneaux et cellules solaires correspondant à 25 MW par an. Ses produits sont destinés au marché public et seront utilisés dans l'éclairage public et industriel, l'usage des équipements électriques solaires notamment les moteurs, les téléviseurs et les climatiseurs solaires. Pour les responsables de l'entité, les perspectives de développement demeurent tributaires de la demande du marché. Dans le secteur privé, le groupe Condor a décidé de mettre le paquet pour la fabrication des panneaux photovoltaïques. Le patron de l'entreprise a indiqué la semaine dernière qu'un projet de fabrication de modules photovoltaïques d'une capacité annuelle de 120 MW sera réalisé en partenariat avec un opérateur étranger pour un investissement de près de 80 millions de dollars. Le groupe dispose déjà d'une unité de fabrication de panneaux photovoltaïques implantée à Bordj Bou-Arreridj d'une capacité de 75 MW par an, mise en service en janvier 2014 ainsi qu'un projet de centrale électrique solaire à Boughezoule (Médéa) pour une production annuelle de 1,1 MW en partenariat avec le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). L'autre investisseur potentiel dans ce secteur n'est autre que le Groupe public Sonelgaz disposé à apporter tout son concours pour la réussite de ce programme de ENR. Mais Sonelgaz juge que l'aboutissement des investissements est conditionné par la question du financement et la durabilité qui devraient être assurés par le génie des Algériens et non pas par celui de l'importation des équipements de conversion. Outre la question des équipements, il convient de noter que les pouvoirs publics ont apporté en 2015 des correctifs au programme national des énergies renouvelables. Ainsi, outre le développement du photovoltaïque et de l'éolien à grande échelle, les filières de la biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie devrait être introduites afin de le dynamiser. La première phase a été consacrée, pour rappel, à la réalisation de projets pilotes et de tests des différentes technologies disponibles. La deuxième étape qui s'étalera jusqu'en 2030 tablerait sur une production de 22 000 MW, dont plus de 4500 MW seront réalisés d'ici 2020. Le programme consiste en le développement du photovoltaïque, l'éolien à grande échelle et les filières de la biomasse, de la cogénération et de la géothermie avec l'introduction du solaire thermique (CSP) à partir de 2021. Ce programme ambitieux nécessiterait, néanmoins, un effort supplémentaire de la part des entités privées qui ne contribuent, pour le moment, qu'à un faible degré à sa réalisation. D'où l'impératif aussi de revoir la réglementation en vue de mettre en place des dispositions et des incitations à l'investissement dans ce créneau, outre la révision du cadre réglementaire régissant la production d'électricité. S. B.