Le cessez-le-feu fruit d'un accord entre les deux grandes puissances intervenant dans le conflit syrien, la Russie et les Etats-Unis, va être confronté à la réalité complexe du terrain. Entré en vigueur depuis hier, l'accord a fait taire les armes sur une partie du territoire syrien pour la première fois depuis mars 2011. Une centaine de groupes armés et les forces kurdes s'étant engagées à le respecter. Le cessez-le-feu fruit d'un accord entre les deux grandes puissances intervenant dans le conflit syrien, la Russie et les Etats-Unis, va être confronté à la réalité complexe du terrain. Entré en vigueur depuis hier, l'accord a fait taire les armes sur une partie du territoire syrien pour la première fois depuis mars 2011. Une centaine de groupes armés et les forces kurdes s'étant engagées à le respecter. Le calme régnait dans les provinces centrales de Homs et de Hama, Damas et dans la région d'Alep, au Nord. Dans la ville d'Alep, qui depuis 2012 est un champ de bataille pour sa position stratégique, les populations ont pu souffler. La ville, située dans le nord syrien, une des plus florissantes avant la tragédie, a été en partie détruite. Les groupes armés, financés et soutenus par les Occidentaux, la Turquie et les pays du Golfe, ayant tablé sur son contrôle afin de changer les équilibres sur le terrain. Les deux puissances, américaine et russe, semblent être arrivées à un consensus sur le fait que le conflit syrien ne saurait continuer au risque de menacer sérieusement leurs intérêts et ceux de leurs alliés dans la région. Le cessez-le-feu semble aller vers une concrétisation, malgré certains incidents. L'armée russe a annoncé la suspension provisoire de toutes les sorties aériennes au-dessus de la Syrie, afin de soutenir le dit cessez-le-feu et d'éviter toute erreur de bombardement et ce en conformité avec la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en soutien à l'accord. Ainsi, pour soutenir le processus, l'armée de l'air russe a totalement arrêté ses bombardements dans la zone verte, là où se trouvent les groupes armés. Reste un élément d'importance toujours porteur d'interrogations : quelle sera le sort des organisations djihadistes, telles que le groupe Daech et le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, qui sont exclues de l'accord. Damas et la Russie, et, formellement, la coalition dirigée par les Etats-Unis, pourront continuer dans les prochains jours à viser Daech et Al-Nosra, des groupes qui contrôleraient des pans entiers du territoire syrien. Le président russe, Vladimir Poutine, avait d'ailleurs souligné que la Russie continuerait, après l'entrée en vigueur de la trêve, sa lutte implacable contre Daech, le Front al-Nosra et les autres organisations terroristes. Cette trêve, la première de cette ampleur dans la tragédie qui a fait plus de 270 000 morts depuis 2011, déplacé plus de la moitié de la population et qui voit s'affronter une multitude d'acteurs, syriens et étrangers, reste néanmoins précaire. Une voiture piégée a fait 2 morts à Salamiyé, dans la province de Hama. Dans le nord de la province de Lattaquié, à l'ouest de la Syrie, des échanges de tirs ont eu lieu entre l'armée et les djihadistes ainsi que dans l'est de la province d'Alep. A Tall Abyad, dans le Nord, des combats opposent encore les forces kurdes et Daech qui tentait d'y pénétrer. Plusieurs obus sont tombés, hier en milieu de journée, sur la capitale syrienne Damas quelques heures après l'entrée en vigueur de l'accord de cessation des hostilités. Ce cessez-le-feu, le plus sérieux depuis le début de la tragédie syrienne, semble parti pour imposer ses règles à moyen terme. Les adversaires de la Syrie, ceux qui voulaient la fragiliser, ainsi que l'axe qui la soutient, pourraient bien se satisfaire de la situation de désastre actuelle. M. B./Agences