Les parties prenantes au conflit, à l'exception du groupe terroriste Daech et du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, ont jusqu'à demain 10h (GMT) pour faire part de leur adhésion à cette trêve. Celle-ci devrait entrer en vigueur samedi à 00h00, heure de Damas, selon un communiqué conjoint des Etats-Unis et de la Russie. Les présidents, américain, Barack Obama, et russe, Vladimir Poutine, ont évoqué cet accord, lundi dernier, lors d'un contact téléphonique initié par Poutine, d'après la Maison-Blanche. Obama a insisté sur la nécessité du respect de cet accord, pour « soulager les souffrances du peuple syrien » et « se concentrer » sur le combat contre Daech. Le secrétaire général des Nations unies a salué le projet américano-russe de trêve comme un « signe d'espoir pour la population syrienne ». Dans un communiqué, le Haut-Comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition syrienne, a dit qu'il acceptait ce cessez-le-feu, à condition que les dispositions de la résolution 2254 de l'ONU, adoptée en décembre 2015, soient respectées. Il fait référence notamment à celles prévoyant un accès aux civils dans les zones assiégées et la livraison d'aide humanitaire. Lundi dernier, un convoi de 44 camions d'aide humanitaire, supervisé par l'ONU et la Croix-Rouge, a pénétré à Mouadamiyat al-Cham, ville située à la périphérie de Damas et assiégée par l'armée syrienne, selon l'agence officielle Sana. L'armée syrienne encercle également Alep, la deuxième ville du pays, après une offensive menée depuis le début du mois avec l'appui aérien de la Russie. Des milliers d'habitants de ce secteur du nord syrien ont dû fuir les combats et se diriger vers la frontière turque. Les terroristes exclus A New York, la Commission d'enquête de l'ONU a souligné, dans un rapport remis lundi dernier, que des crimes de guerre étaient régulièrement commis en Syrie, dont « les premières victimes » restent les civils, souvent la cible d'attaques délibérées par les belligérants. Lundi dernier, le régime de Damas a annoncé qu'il comptait organiser le 13 avril des élections législatives dans tout le pays. Hier, les autorités syriennes ont annoncé qu'elles acceptaient la proposition russo-américaine sur la cessation des hostilités en Syrie, mais qu'elles continueraient à combattre les « groupes terroristes » dont l'organisation Daech et le Front Al-Nosra, exclus de l'accord. « La République arabe syrienne annonce qu'elle accepte la cessation des hostilités sur la base de la poursuite des opérations militaires, pour lutter contre le terrorisme de Daech, le Front Al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés, conformément à l'annonce russo-américaine », a indiqué le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué. « En vue de garantir le succès de la cessation des hostilités prévu samedi prochain, le gouvernement syrien est prêt à coordonner avec le côté russe, pour déterminer quelles sont les régions et les groupes armés qui feront l'objet du cessez-le-feu », poursuit le ministère. L'accord russo-américain exclut Daech, Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) mais aussi des organisations classées « terroristes » par le Conseil de sécurité de l'ONU. Depuis le début de la guerre en Syrie, l'Etat syrien ne fait aucune distinction entre les groupes rebelles, les qualifiant tous de « terroristes ».