La guerre contre le terrorisme ne peut se faire que sous l'égide des Nations unies et ne pourra se gagner qu'en unissant les forces de tous les pays aussi antagonistes soient-ils, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Russe, Serguei Lavrov dans un entretien paru hier dans le quotidien l'Expression. «Il n'est pas possible de lutter contre le terrorisme de manière efficace que conjointement avec le rôle de coordinateur central les Nations unies», a notamment dit M. Lavrov ajoutant juste après que cette lutte doit s'opérer «sans doubles standards». La guerre contre le terrorisme ne peut se faire que sous l'égide des Nations unies et ne pourra se gagner qu'en unissant les forces de tous les pays aussi antagonistes soient-ils, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Russe, Serguei Lavrov dans un entretien paru hier dans le quotidien l'Expression. «Il n'est pas possible de lutter contre le terrorisme de manière efficace que conjointement avec le rôle de coordinateur central les Nations unies», a notamment dit M. Lavrov ajoutant juste après que cette lutte doit s'opérer «sans doubles standards». M. Lavrov n'a ainsi pas manqué de condamner la décision des Etats-Unis et de la France de mener «leur» guerre contre Daesh sans l'aval de la Libye et des Nations unies. Attendu aujourd'hui à Alger pour une visite de travail sur invitation du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie russe a poursuivit en disant «Il est nécessaire de mettre les ambitions et les différends de côté et (...) de s'allier pour l'anéantissement du groupe terroriste Daech et des autres groupements extrémistes qui ont lancé un défi à la civilisation humaine». Affirmant que le terrorisme est une menace globale qui est devenu la priorité clé dans le domaine de la sécurité internationale, M. Lavrov explique qu'il s'agit là de la raison de l'appel lancé par le président Vladimir Poutine pour la création d'un large front antiterroriste. L'invité de Ramtane Lamamra ne manque pas de rappeler la coopération algéro-russe dans le la lutte antiterroriste traduite par la mise en place d'un groupe de travail bilatéral pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée qui fonctionne sous l'égide des ministères des Affaires étrangères. M. Lavrov qui n'abordera pas les crises syrienne et libyenne dans son entretien en raison du fait que ces dossiers feront l'objet de discussions et de concertations approfondies avec les hautes autorités algériennes, reviendra néanmoins sur plusieurs autres questions liées à la coopération bilatérale notamment dans les domaines militaire, industriel et énergétique. Il dira à propos de la coopération militaire et technique que ce domaine «reste le ‘‘moteur'' de la coopération entre nos deux pays. Le travail dans cette direction est mené dans le cadre de la Commission intergouvernementale mixte russo-algérienne pour la coopération militaire et technique». Revenant sur la coopération dans le civil, M. Lavrov considère que les relations commerciales et économiques entre l'Algérie et la Russie ont connu, ces dernières années, «une réelle impulsion qui ouvre des perspectives intéressantes dans les secteurs de la coopération industrielle et énergétique». Tout en rappelant que «l'Algérie occupe traditionnellement une des premières places parmi les partenaires de la Russie en Afrique et dans le Monde arabe», le ministre russe des affaires étrangères a tenu à l'illustrer avec des indices. « Le chiffre d'affaires a augmenté l'année dernière de 2,2 fois ayant atteint presque 2 milliards de dollars», a dit M. Lavrov qui n'a pas manqué de citer également les projets les plus démonstratifs de la coopération algéro-russe à l'exemple de l'usine métallurgique à El Hadjar, l'entreprise métallurgique à Annaba ou encore la centrale thermique dans la ville de Jijel, le gazoduc Alrar-Tin Fuye-Hassi Messaoud. Le ministre russe espère développer encore plus le partenariat qu'il qualifie de «stratégique» avec l'Algérie en se basant sur le travail de la Commission intergouvernementale mixte russo-algérienne pour la coopération commerciale et économique, scientifique et technique dont la huitième session devra avoir lieu en Algérie. Selon lui, il y a «de bonnes solutions dans les domaines de la construction industrielle et civile, de l'irrigation, de l'infrastructure de transport, dans l'industrie de haute technicité. Parmi les domaines prometteurs pour le développement du partenariat d'affaires russo-algérien nous devons citer celui de l'agriculture (…)». Le chef de la diplomatie russe a également mis l'accent sur le nucléaire et son utilisation pacifique, indiquant que lors de sa présence à Alger il est prévu de discuter de la «possibilité» de construction d'une centrale nucléaire de conception russe. Pour rappel, c'est le président Bouteflika qui au cours de sa visite à Moscou en 2001, a évoqué la nécessité de la construction d'une centrale nucléaire afin de se préparer à la «période post-pétrolière». Et à ce propos, M. Lavrov a indiqué que la coopération dans le domaine énergétique «est une composante importante de nos relations commerciales et économiques bilatérales (…) ». Il a rappelé que l'Accord intergouvernemental bilatéral sur la coopération dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire a été signé en Algérie en septembre 2014 et qu'il est prévu, dans le cadre de sa réalisation, une session du comité bilatéral pour la coordination dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire dont les travaux s'ouvriront demain en Algérie. «C'est au cours de cette rencontre qu'il est prévu de discuter les possibilités pour la construction d'une centrale nucléaire de conception russe sur le territoire algérien, le développement de l'infrastructure nucléaire de l'Algérie et l'utilisation non-énergétique des technologies nucléaires», a expliqué M. Lavrov. Ce dernier va enfin revenir sur l'idée de la création d'une «Opep de gaz» et les craintes qu'inspire cette initiative compte tenu que l'Algérie et la Russie assurent 40% des besoins de l'Europe en gaz. Il expliquera que le Forum des pays exportateurs du gaz (Fpeg) «est tout à fait comparable aux ressources de l'Opep dans la sphère pétrolière. Mais les pays participant à l'activité du Forum, dont la Russie et l'Algérie, ne se posent pas l'objectif de transformer le Fpeg en ‘‘Opep de gaz''. La participation au Forum ne prévoit pas d'obligations pour les volumes de la production et de la vente du gaz, c'est pourquoi il ne peut pas être assimilé à l'Opep, et les craintes des pays consommateurs que le Fpeg impose ses règles sur le marché du gaz sont donc infondées». H. Y.