Paradoxalement, à chaque fois qu'en Algérie approchent des élections, c'est le raffut, le branle-bas de combat général. De l'association des parents d'élèves à celle d'une formation politique en passant par les clubs sportifs, notamment ceux de football… tout est à la déraison. Les titres de presse s'alimentant à partir des turpitudes qui les laminent en font leurs choux gras sans pour autant réellement peser sur leur trajectoire. D'aucuns parmi les acteurs impliqués diront donc qu'il s'agit là de compétition et de meilleur témoignage de l'exercice démocratique même s'il y a parfois des coups en dessous de la ceinture. En dix ans, de 1999 à 2009, la présidentielle focalise les regards et dans la foulée capitalise le plus grand intérêt des citoyens et peu importe leurs rapports à la politique en ce sens qu'il ne s'agit là, en réalité, non plus de politique politicienne mais d'un choix qui implique son auteur. Peu importe alors également que le citoyen électeur vote pour un candidat ou un autre ou qu'il vote simplement pour accomplir un devoir… juste pour le besoin de l'accomplir. Et question de devoir ça ne peut être aussi que celui du ou des candidats désireux d'aller à la compétition et, comme on dit, relever le défi, pour peu qu'ils en remplissent les critères, acceptent les conditions et non pas les règles du jeu parce qu'il s'agit de choses sérieuses et, par voie de conséquence, de disposer d'un programme, lequel, parce qu'il n'existe pas en réalité, ne doit pas foncièrement les conduire à se dérober à leur engagement, leurs obligations engagements, si tant est qu'ils eussent été authentiques et sincères jusqu'à les conduire à une attitude hostile à l'endroit d'une consultation populaire de portée majeure qui se passerait bien, aussi bien aux yeux de l'opinion nationale et surtout internationale, de procès d'intention et accolement de stigmates préjudiciables à la nation. Le Premier ministre, dans une déclaration officielle, a adressé une invitation à tout candidat en mesure de se présenter de le faire parce que rien ne s'y opposait ou ne prêtait matière à opposition. Bien évidemment, quiconque n'est pas en mesure de le faire pour des raisons tout à fait autres que l'argumentaire de pseudo contraintes administratives organisées par l'administration centrale ou encore par vaticination de «résultats connus à l'avance compte tenu du biseautage des bulletins de vote» devrait d'ores et déjà savoir raison garder et éviter de chercher des raisons de revers claironné dans des déclarations fracassantes démesurées comparativement à la taille de myrmidon de la formation politique qu'il représente. Déjà qu'un évènement comme l'élection présidentielle a cela d'avantageux qu'il rappelle au moins au bon souvenir des Algériens que le ou lesdits candidats sont toujours de ce monde compte tenu du fait que les cinq années qui séparent une consultation d'une autre, ces derniers sont littéralement aux abonnés absents. Enfin, il n'y a très franchement pas de raison à laisser croire ou éprouver un malaise sur le fait que l'actuel président n'ait pas encore annoncé sa candidature ou sa non-candidature. Comme si une telle attitude est offensante ou contraire aux règles de gouvernance alors qu'il y a, à peine deux années, au pays des droits de l'Homme autrement dit juste à côté, Jacques Chirac et ce, au moment où Sarkozy pensait à l'élection présidentielle «même en se rasant» tous les jours que Dieu fait, à quelques semaines du scrutin, n'avait jamais fait part de ses intentions, n'incommodant d'ailleurs que le candidat Sarkozy… son successeur. A. L.