Il ne se passe pas un jour sans qu'un président de club y aille de ses jérémiades dans la presse quotidienne ou celle spécialisée sur les difficultés de tous les instants rencontrées pour honorer ses engagements envers les joueurs, les dirigeants, les créanciers du club sur le plan financier. Quant à ses engagements envers le public, c'est une autre histoire qui ne l'embarrasse pas tant que cela, au même titre que ses congénères. Paradoxalement, aucun de ces mêmes présidents ne s'évertuera à poser le même problème et évoquer des difficultés analogues pour s'insurger contre l'ostracisme qui pénaliserait son association parce qu'il n'a en tête que le souci de former. Formation ! Et si les bailleurs de fonds décidaient soudainement d'un cahier de charges ou, du moins, exigeaient la stricte observance de celui existant parce qu'en fait il existe un cahier de charges qui met en devoir les clubs de privilégier la formation, donc la création d'écoles qui permettraient l'éclosion de jeunes dans les disciplines qu'ils souhaitent pratiquer, notamment le football. Or, jamais dans l'histoire du football national, particulièrement ces trente dernières années, il n'y a eu un président, un seul, qui soit monté au créneau, ait plaidé, voire défendu un dossier où il serait question d'une école, sinon plusieurs écoles de football à même de garantir un vivier pour l'association et, partant, un investissement à long terme. D'aucuns, parmi ceux auxquels la question a été posée, traiteront de rêveur celui qui la posera et ceux qui affirmeront le projet réalisable. Pourtant, il n'y a aucune raison qui pourrait justifier l'impossibilité de concrétiser ce qu'est en train de faire le Paradou Athletic Club et auparavant Jean-Marc Guillou en terre africaine, avant de le rééditer en Algérie. Néanmoins, ce n'est pas aussi facile que cela pour les présidents des clubs de football nationaux. Le football est une activité sportive qui ne s'épanouira jamais en Algérie tant que ceux qui le gèrent n'ont pas une football attitude. Autrement dit, le football est tout d'abord une affaire de personnes l'ayant pratiqué. En réalité, ni un dirigeant de club, ni son président, ni l'entraîneur, encore moins un commentateur sportif ou un journaliste de la presse écrite ne peuvent prétendre contribuer à l'épanouissement du sport le plus populaire s'ils n'ont pas un jour ou un autre fait partie d'un groupe structuré, fût-il une équipe de quartier, de sport et travail ou de dilettante, mais de dilettante qui sait et respecte les valeurs. En son temps, Jean-Marc Guillou était un poète à son poste de milieu offensif, auquel le football international n'a pas réussi, du moins en équipe de France, parce qu'il en avait une tout autre conception que le «catenacio» de H.H. (Helenio Herrera), qui faisait florès alors, ou encore l'apparition du jeu musclé de Fachetti (défenseur de la Squadra Azzura des années 1970, ndlr). En Algérie, les Zetchi sont, à leur manière et selon la conception qu'ils ont du football, également des poètes. Alors autant dire que c'est la rencontre de grands esprits. C'est également là une réalité que ne pourront jamais appréhender, encore moins en maîtriser les rênes, les personnes qui n'ont donc pas la culture pour un projet qui risque de tomber dans l'oubli tant que le recyclage de footballeurs ringards continuera à fonctionner et entretenu de temps à autre par l'inclusion de quelques éléments au talent certain, appelés d'ailleurs à entretenir les équilibres et perpétuer l'illusion. Les responsables du PAC ont réussi parce que tout d'abord ils ont fait un bon choix en s'associant avec Guillou, mais aussi parce qu'ils ont un profil de capitaines d'industrie, donc de gérants émérites d'un ensemble qui ne peut qu'être cohérent pour avoir des garanties de réussite. Or, à l'heure actuelle, les associations sont de véritables auberges espagnoles, il suffirait pour cela de se référer chronologiquement aux assemblées générales de fin d'exercice, aux plans d'action proposés, à la nature des recrutements, à la gestion de la compétition, à celle des transferts (mercato) ou au renouvellement partiel d'effectifs et, enfin, au retour aux fins de saisons houleuses à chaque fois placées et étiquetées à hauts risques. Bien évidemment, au stade où en est la situation du football national où toutes les valeurs sportives sont passées à la trappe, l'implication des pouvoirs publics devient une nécessité absolue mais non pas en termes d'orientation administrative dont tout le monde se gausse et qu'on ne respecte pas, ni de rencontres conviviales entre des hauts responsables d'institutions en charge du sport, séminaires, etc. mais par l'usage de la coercition, sinon l'usage d'une mesure salvatrice définitive qui ne pourrait être prise que s'il y a une réelle volonté politique. A. L. Sidi Moussa accueillera l'école nationale de football Le projet de création d'une école nationale de football a été confirmé par la publication, dans le dernier Journal officiel, du décret exécutif fixant la création de cette école. «Du stade de projet, l'école nationale de football est devenue un fait tangible qu'il faut mettre en oeuvre», estime une source proche des milieux sportifs. La future école nationale du football sera construite à Sidi Moussa, dans la wilaya d'Alger, précise le décret, qui porte notamment sur «les conditions de création, d'organisation et de fonctionnement des écoles sportives nationales et régionales spécialisées». L'école nationale de football de Sidi Moussa disposera également d'écoles régionales à Sétif, Biskra et Sidi Bel Abbès. L'annonce de la création de cette école nationale de football intervient après celle des écoles sportives nationales et régionales spécialisées. Ces écoles seront créées individuellement par décret exécutif. L'un des grands objectifs de ces écoles nationales ou régionales spécialisées doit obéir «à des objectifs stratégiques de développement du sport national», selon le décret exécutif portant création de ces écoles. Ces établissements peuvent également dispenser des formations spécialisées au profit des clubs, de ligues et fédérations, selon le même décret. La promulgation des décrets exécutifs sur l'école nationale de football et sur les écoles sportives nationales intervient, notamment pour réglementer cette nouvelle filière, celle des écoles publiques et privées de formation sportive intensive, estime-t-on. Deux grandes écoles de football sont actuellement opérationnelles : celle de l'académie de la Fédération algérienne de football (FAF) et qui porte sur la catégorie d'âge des moins de 17 ans (U-17), et l'académie du club de football du Paradou AC (D2), constituée de jeunes âgés de 12-15 ans. La télévision espagnole admirative devant l'expérience de l'académie de football du Paradou AC La télévision espagnole TV2 a diffusé de larges séquences du match ayant opposé, récemment, les minimes de l'académie de football du Paradou Athletic Club aux cadets de la Jeunesse sportive de Kabylie, séquences au cours desquelles le commentateur est resté admiratif devant la «technique raffinée et le jeu spectaculaire» des bambins d'Hydra. «Ce beau jeu, produit par des jeunes à peine âgés de 15 ans, nous laisse pantois devant la technique raffinée et le jeu spectaculaire qui réconcilie les Algériens avec leur beau football des années 1970-80», s'est exclamé le commentateur. «Un football de rêve dans une ambiance de fête empreinte de fair-play, voilà ce que les férus de football veulent voir sur les stades algériens», a-t-il ajouté, en allusion à la violence qui a émaillé dernièrement certaines rencontres du championnat algérien. Qualifiant l'académie de football du Paradou Athletic Cub de «véritable école de formation et d'éducation», le journaliste souligne que depuis sa création récente, elle a su gagner les cœurs de nombreux supporteurs, au point de devenir un «phénomène de société». La télévision espagnole, qui se félicite de la création d'une telle école, estime, enfin, que ses jeunes joueurs «feront à coup sûr les beaux jours du football algérien qui a hâte de retrouver sa place sur l'échiquier mondial».