Les prix du pétrole étaient de nouveau orientés à la hausse, hier, en cours d'échanges européens, soutenus par l'affaiblissement du dollar et les attentes d'une baisse de la production, en particulier aux Etats-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 40,78 dollars sur l'Intercontinental exchange (ICE) de Londres, en hausse de 73 cents. Dans les échanges électroniques sur le New York mercantile exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI) pour livraison en avril prenait 90 cents à 38,74 dollars. Les cours du Brent et du WTI, après avoir connu un petit accès de faiblesse, jeudi dernier, minés par l'incertitude concernant la tenue d'une réunion entre pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et hors-Opep fin mars afin de stabiliser le marché, étaient de nouveau orientés à la hausse hier. La même tendance haussière a caractérisé les cours de l'or noir en Asie, hier, mais les gains étaient limités faute d'assurance sur la probabilité qu'un accord international permette de mieux aligner l'offre avec la demande. Dans les échanges électroniques en Asie, le baril de WTI pour livraison en avril prenait 43 cents à 38,27 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut, pour livraison en mai, gagnait 44 cents à 40,49 dollars. «La principale question désormais pour les marchés pétroliers est de savoir si l'Opep et les producteurs non membres vont s'entendre», a déclaré Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour. «Même s'il y a un rebond des prix à court terme, les fondamentaux restent inchangés. L'offre est toujours excédentaire et même en cas de gel, l'offre sera trop haute», a-t-il ajouté. «Si la réunion échoue, les prix pourraient même redescendre à 30 dollars ou en dessous.» Toutefois, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), estime, elle, que le marché pétrolier connaîtra un rééquilibrage partiel à partir du deuxième semestre 2016 avec la baisse plus forte de l'offre dans les pays hors Opep, et un retour de l'Iran moins fracassant que prévu. «Les prix bas et la baisse des investissements ont clairement commencé à avoir un impact sur la production de pétrole dans les pays non membres de l'Opep», a estimé l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole publié hier. Face à la persistance des prix bas de l'or noir, et malgré un léger rebond ces dernières semaines, la production devrait baisser de 750 000 barils par jour (b/j) cette année contre une estimation précédente de 600 000 b/j. L'essentiel de la baisse viendra des Etats-Unis, où seront pompés 543 000 barils par jour en moins en 2016, selon le bras énergétique des pays de l'Ocde. Mais, ajouté à une croissance de la demande que l'Agence estime à 1,2 million de barils par jour (mbj) cette année, il faudra attendre le second semestre pour que cela ait un effet sur le marché. Fin 2016, le surplus d'offre devrait être ramené à 0,2 mbj, contre encore 1,9 mbj au premier trimestre, ce qui devrait permettre d'achever le rééquilibrage en 2017, avec en ligne de mire une remontée des prix. R. C.