L'importance du futur grand port maritime d'El Hamadia, près de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, pourrait faire de l'ombre aux enceintes portuaires du bassin méditerranéen occidental au vu des capacités de traitement de containers que pourra assurer ce gigantesque projet. Selon un rapport du cabinet d'expertise Oxford Business Group, le mégaprojet du port de Cherchell, une fois opérationnel, aura le potentiel d'attirer de manière significative les flux du commerce maritime dans l'ouest de la Méditerranée quasi dominé par du fret issu de la Chine. L'importance du futur grand port maritime d'El Hamadia, près de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, pourrait faire de l'ombre aux enceintes portuaires du bassin méditerranéen occidental au vu des capacités de traitement de containers que pourra assurer ce gigantesque projet. Selon un rapport du cabinet d'expertise Oxford Business Group, le mégaprojet du port de Cherchell, une fois opérationnel, aura le potentiel d'attirer de manière significative les flux du commerce maritime dans l'ouest de la Méditerranée quasi dominé par du fret issu de la Chine. Cette perspective est d'ailleurs prise en considération par les autorités des ports des pays riverains de la Méditerranée, dont Valence, Algésiras et Barcelone en Espagne, et Gioia Tauro en Italie, qui concourent pour devenir la plaque tournante chinoise de l'ouest de la Méditerranée. Les autorités du port de Valence, en particulier, vont probablement suivre de très près le mégaprojet algérien, soutient OBG. En effet, avec le nouveau projet, les flux de transbordement actuels pourraient dévier vers le sud et d'importants investissements étrangers, qui étaient destinés à la côte nord de la Méditerranée, pourraient être perdus. Ces facteurs impacteraient la levée de fonds et les opportunités de partenariats pour le projet d'expansion portuaire de Valence, dont l'appel d'offres est prévu à la fin de l'année. Le cabinet OGB note dans son rapport qu'un volume significatif de cargaisons en vrac destinées à terme à l'Algérie font une première escale au port de Valence, qui gère aujourd'hui environ 4,5 m d'EVP (équivalents vingt pieds) par an, où elles sont divisées en chargements plus petits pour la suite du transport vers les pays de destination. Avec de nouvelles installations, une grande partie du dégroupage pourrait ainsi être directement gérée par le nouveau port algérien. En somme, le niveau d'activité dans ce port espagnol pourrait baisser alors que le nouveau port algérien devrait drainer davantage de trafic chinois. Le rapport indique également que le projet en question intervient alors qu'une compétition bat son plein dans la région pour attirer les activités maritimes du géant asiatique dans le domaine du fret maritime, à savoir la China Ocean Shipping Company (Cosco), qui est considérée comme une des plus grandes compagnies maritimes chinoises. Cette compagnie vise actuellement des ports de l'ouest de la Méditerranée afin de renforcer son rôle dans la région. En 2009, l'entreprise a remporté une concession d'une durée de 35 ans pour exploiter deux terminaux à conteneurs dans le port du Pirée, en Grèce, qui est devenu sa plaque tournante régionale pour l'est méditerranéen. Cosco est actuellement en train de fusionner avec un géant maritime public chinois, la China Shipping Company. Avec un tel rapprochement, les deux entreprises formeront la quatrième compagnie maritime la plus importante au monde, contrôlant environ 8% du trafic maritime mondial, c'est dire l'importance pour un port de compter Cosco parmi ses clients. Z. A. Fiche technique Le nouveau port devra s'étendre sur une superficie de plus de 1 000 hectares et disposera d'une zone logistique de 2 000 hectares, comme il sera doté de 3 360 mètres linéaires de quai pouvant accueillir des navires de grande taille. L'infrastructure comptera 23 quais, avec un débit annuel de 6,5 millions d'EVP et reliera les réseaux ferroviaires et routiers d'Algérie, devenant un centre de transbordement régional et national. Les délais de réalisation ont été ramenés à 7 années au lieu de 10. Les travaux ont débuté. Ce projet sera réalisé par des entreprises nationales publiques et privées en partenariat avec des étrangers, selon le Premier ministre, qui avait souligné que ce port de transbordement aura des capacités «énormes». Cette vocation du futur port lui permettra, entre autres, d'acheminer les marchandises vers l'Afrique après son raccordement aux axes autoroutiers. Le financement de ce projet d'envergure, qui devra être réalisé en 3 étapes, ne sera pas supporté par l'Etat. L'installation portuaire de 3,3 milliards de dollars devrait plus que tripler la capacité de manutention de fret actuelle de l'Algérie, pour atteindre les 35 millions de tonnes par an. Aujourd'hui, les ports existants d'Alger et de Ténès ont une capacité combinée de 10,5 millions de tonnes par an.