L'Union européenne est prête à discuter les propositions de l'Algérie concernant la révision de leur Accord d'association, de façon à rendre cet accord plus conforme à ses objectifs, dont l'augmentation des exportations algériennes vers cette zone et en attirer plus d'investissement, a déclaré, mercredi soir dernier, l'ambassadeur de l'UE à Alger, Marek Skolil. «L'UE a toujours été disposée» à discuter des propositions de l'Algérie, qui souhaite que l'Accord d'association soit revu de manière à «permettre d'augmenter ses exportations vers l'UE, attirer plus d'investissements directs étrangers et diversifier son économie», a-t-il déclaré à l'APS. «Nous ne sommes pas dans un processus de révision mais plutôt dans un processus de réévaluation conjointe de fonctionnement de l'accord d'association», a-t-il indiqué. Il s'agit, d'après l'ambassadeur, «de travailler ensemble pour trouver les moyens de rendre l'accord plus efficace et plus conforme à ses objectifs». Convenues d'un calendrier de travail, les deux parties vont soumettre chacune ses propositions et puis discuter «ensemble» pour «déboucher sur un plan d'action commun», selon les explications de M. Skolil. Une réunion de travail est prévue à Alger en mai prochain entre les représentants de l'Algérie et de l'UE pour poursuivre leurs discussions sur la réévaluation de l'accord, alors qu'une autre sera programmée au cours du deuxième semestre de l'année 2016 pour exposer les propositions de chacune des deux parties. L'Algérie plaide notamment pour une renégociation des contingents à l'exportation pour permettre un meilleur placement de ses produits, agricoles en particulier, sur le marché européen. Le Conseil des ministres tenu en octobre 2015, qui avait entendu et débattu une communication sur le partenariat entre l'Algérie et l'UE, présentée par le ministre Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait considéré nécessaire de réévaluer les volets économique et commercial de cet accord «qui n'a pas réalisé les objectifs attendus en matière d'investissements européens en Algérie». Il avait convenu que la chute de près de la moitié des revenus extérieurs du pays, du fait de la crise du marché pétrolier, «rend davantage nécessaire cette évaluation que l'Algérie réalisera conjointement avec l'UE conformément aux dispositions de l'accord», entré en vigueur le 1er septembre 2005. Lors de la dernière visite en Algérie de la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, la partie européenne avait officiellement notifié son accord à la demande algérienne, ouvrant ainsi la voie aux discussions pour adapter les échanges économiques et commerciaux entre les deux parties, aux termes de l'accord d'association basé sur la réciprocité des intérêts et sur les avantages mutuellement partagés. Or, une récente évaluation de l'impact de cet accord (2005-2014), réalisée par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), a relevé que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE se sont établies à seulement 12,3 milliards de dollars sur dix ans contre 195 milliards de dollars d'importations algériennes de cette zone.