Le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia, a déclaré, hier, que «la justice n'a constitué aucun dossier contre Chakib Khelil». M. Ouyahia, qui s'exprimait sur la chaine privée Ennahar TV, précisera que le procureur général Belkacem Zeghmati devait ainsi animer une conférence de presse pour livrer la position du parquet et mettre ainsi un terme à tous exégèses, les interprétations, lectures ou commentaires, qu'ils soient bien ou mal intentionnés, qui nuiraient autant à l'image de la justice que du citoyen Khelil. Car, précisera-t-il, le fameux mandat d'arrêt émis contre l'ex-ministre de l'Energie n'était pas fondé. Le responsable du RND, qui assure également les fonctions de directeur de cabinet de la Présidence, ajoutera que la justice italienne n'a également retenu aucune charge contre Chakib Khelil ni l'a cité à comparaître. Mais, malgré ces faits avérés, «le citoyen algérien, dira M. Ouyahia, entend, depuis deux ou trois ans, des histoires qui salissent la réputation de l'ancien ministre de l'Energie», comme ça été fait avant avec d'autres responsables dont lui-même, sans le moindre respect pour la présomption d'innocence. «Qui a noirci Chakib Khelil ? C'est la rue, pas les citoyens, mais les déclarations de certains relayées par des médias», soutient-il. «On a même entendu que des tractations auraient été menées avec la justice italienne pour que Chakib Khelil ne soit cité !», ajoutera-t-il. A ce titre, M. Ouyahia estime que la justice devrait apporter des éclaircissements et des explications à l'opinion publique pour mettre un terme à toutes ces déclarations et commentaires qui ignorent ses jugements et balaient d'un revers les droits d'un citoyen. «Est-il dans notre intérêt, non pas en tant qu'individus, mais comme société, de salir l'image de personnes en bannissant la présomption d'innocence et en remettant en cause l'indépendance de la justice ?», demande M. Ouyahia qui rappellera qu'il a lui-même, quand il occupait le poste de ministre de la Justice, émis deux instructions exigeant du parquet de ne pas demander des directives au ministère et à ce dernier de ne pas interférer dans les affaires de la justice. «J'ai d'ailleurs mis fin aux fonctions d'un directeur central qui avait donné des instructions à un juge», indiquera-t-il. Seule une justice totalement et réellement indépendante nous mettra à l'abri des atteintes aux droits et du non respect de la présomption d'innocence qui est un des fondements du droit, dira en substance le SG par intérim du RND. Et ces dérives ne peuvent que survenir «quand on sort des règles du jeu de l'indépendance de la justice, qui est garantie par les textes, dont la nouvelle Constitution», affirme M. Ouyahia. Interrogé sur sa position vis-à-vis de l'Initiative du FLN pour la constitution d'un «rempart national» et le soutien du Président ainsi qu'à l'armée, à laquelle son parti a refusé de se joindre, le secrétaire général par intérim du RND répondra qu'«on n'a pas attendu 2016 pour soutenir le Président» et que le soutien du RND s'est exprimé depuis longtemps. «Quand le Président est arrivé, il n'a pas cherché le soutien du RND, il l'a trouvé à ses côtés», affirme-t-il. Mais chacun est libre de mener l'initiative qu'il jugera bonne pour le pays, ajoutera-t-il en précisant qu'au-delà des actions conjoncturelles, le FLN reste un allié stratégique du RND, refusant ainsi de croiser inutilement le fer et d'entrer dans une polémique stérile avec le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani qui, lui, l'a ouvertement et personnellement attaqué. H. G.