L'offre globale sur le marché national des matériaux de construction est en nette croissance depuis ces deux dernières années. En effet, selon des études menées sur le terrain, près de 80% des matériaux utilisés sont de production locale. Un taux d'intégration appelé à la hausse en perspective puisqu'il est attendu l'entrée en production d'autres usines versées dans le secteur. Mais toujours est-il des matériaux vont continuer d'être importés pendant encore tout au plus deux années alors que d'autres comme le bois cela va se poursuivre à moins qu'il soit remplacé par d'autres matériaux. Le pays reste encore très demandeur de ciment d'acier et de bois par suite des programmes engagés jusqu'ici par les pouvoirs publics dans le secteur du BTPH et celui des travaux publics. En d'autres termes, l'offre de ces trois si matériaux est très en deçà de la demande. Un déficit en la matière comblé par des volumes importants d'importation. Les chiffres du Centre national de l'information et des statistiques auprès des douanes algériennes (CNIS) témoignent de la sorte. Le CNIS rapporte dans un communiqué rendu public tout dernièrement, le niveau des volumes importés de ciment d'acier et de bois et leur facture d'achat à l'externe. On lit que les volumes importés de ciments (non pulvérisé, portland, alumineux, hydraulique) ont atteint 1, 408 millions de tonnes (mt) entre janvier et mars 2016 contre 1, 336 mt sur la même période de 2015, soit une augmentation de +5,4%. Quant au fer et à l'acier, leurs quantités importés ont baissé pour atteindre 458 664 t contre 647 258 t. Concernant le bois destiné à la construction, la quantité importée a bondi à 379 067 t contre 348 309 t. Un tableau qui pourrait connaître des changements à court terme. Cela va être le cas sans aucun doute pour le ciment dans un proche avenir et à moyen terme pour le fer mais pour le cas du bois c'est invraisemblable. Capacité de production nationale du ciment Selon le ministère de l'Industrie et des Mines le défit entre l'offre et la demande dépasse actuellement les 4 millions de tonnes/an puisque la capacité de production annuelle en la matière n'a pas dépassé en 2015 les 19 millions de tonnes alors que les besoins étaient estimés à 23 millions de tonnes en 2015 et plus pour les années suivantes. Pour le détail de l'outil de production de l'industrie du ciment en Algérie, lire papier ci-contre. Même constat pour le rond à béton et fer Les volumes importés d'acier et de rond à béton vont continuer d'être importés mais en volume moins important à partir de 2018 et 2020 puisque selon le ministre de l'Industrie et des mines, des usines vont entrer en production. En effet, les volumes seront revus à la baisse une fois le démarrage du grand projet de réalisation du laminoir, prévu dans la wilaya de Jijel. Le bois : importation à 100% Ce matériau qui malgré sa cherté continue de faire l'unanimité au sein de la corporation des promoteurs immobiliers puisqu'ils le préfèrent de loin au PVC. Certes chez les professionnels, on commence à s'intéresser au PVC mais cela reste insuffisant compte tenu de ce qu'offre ce matériaux comme avantages : isolation, esthétiques et durée de vie. Il faut dire que ce désintéressement aux PVC malgré ses qualités décourage les investisseurs qui voudraient se lancer dans le créneau. Ceux qui ont déjà investi dans le PVC déplorent que dans le cahier des charges, des marchés publics relatifs à la construction d'habitation et d'édifice public on continue de préférer le bois au PVC dont la matière première est locale. Raison invoquée par le maître de l'ouvrage : le coût de revient du mètre carré bâti entre autres avec du bois revient moins cher que celui avec du PVC. Les matériaux utilisés totalement de production locale Dans ce registre, on peut citer en premier le plâtre. Une autosuffisance due à un partenariat public/privé à l'image de celui conclu entre le groupe allemand Knauff et l'unité de production de Hassiane Toual (Fleurus : 20 km à l'est d'Oran). Le plâtre produit dans cette usine est d'excellent qualité, ce qu'il l'a rendu des plus demandés par les bâtisseurs. Moins cher que la brique et facile à utiliser, il a fini par détrôner la brique. A noter par ailleurs que les volumes d'importations des produits en céramique (briques, dalles, carreaux et autres articles similaires) ont littéralement reculé ces dernières années. On n'importe plus la brique tant l'offre locale dépasse la demande du marché. Cela a été rendu possible grâce à l'entrée en production de nombreuses nouvelles unités de production implantées sur tout le territoire national. Du coup, la concurrence entre unités de production a commencé à faire son apparition sur le circuit du commerce des produits rouges. C'est pour dire enfin que le secteur de la production des matériaux de construction est en pleine essor dans de nombreux segments. Le salon Batimatec met en avant tout ce dont ce secteur a connu comme évolution tant sur le plan de la quantité et de la qualité des matériaux produits chez nous. Ce salon qui s'ouvre demain et jusqu'au 7 mai courant met en évidence tout le savoir-faire de nos investisseurs dans ce créneau. Ce salon est aussi une occasion aux professionnels du secteur de découvrir les dernières nouvelles techniques de construction, celles à même de réduire les délais et le coût des projets. Deux aspects auxquels ils ont tout intérêt de s'y pencher s'ils veulent se rendre compétitifs. Il est vrai que dans le secteur, le nombre de promoteur est de plus en plus élevé mais seuls les plus performants c'est-à-dire les plus rapides en exécution des chantiers et les moins disant pourront espérer gagner à l'avenir des marchés. Z. A. Le déficit en production de ciment sera résorbé en fin 2017 Le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) compte résorber le déficit en cette matière estimé à plus de 4 millions de tonnes/an, avec l'entrée en production en début 2017 de deux nouvelles extensions de cimenteries à Sétif et Chlef. En effet le déficit pourra être résorbé, selon le groupe public, une fois les extensions réalisées dans les cimenteries d'Aïn El Kébira à Sétif (plus de 2 millions tonnes/an) et de Chlef (2 millions tonnes/an). Le groupe compte aussi signer un contrat avec un partenaire étranger pour l'extension des cimenteries de Zahana (Mascara) et de Béni Saf (Aïn Témouchent). Toujours selon GICA, ces projets en étude, pourront générer une capacité additionnelle de 3,5 millions de tonnes/an. Actuellement, le groupe composé de 23 filiales, totalise une production annuelle de 11,5 millions de tonnes avec un objectif de 15,5 millions de tonnes à fin 2016 et 18,5 millions en 2018. Quant aux projets de nouvelles cimenteries, leur capacité totale de production sera de 3 millions de tonnes/an de ciment. Il s'agit de deux cimenteries de Sigus (Oum el Bouaghi) et de Béchar, qui entreront en production en novembre 2018. Pour les autres produits dérivés, GICA détient trois sociétés de production de granulats et de béton prêt à l'emploi (BPE). Pour la première, le groupe a inscrit, dans son plan de développement, la réalisation de neuf unités de concassage pour une capacité globale de sept millions de tonnes de granulats/an. Six unités de concassage sont entrées en production entre 2011 et 2013 pour une capacité de 4,4 millions de tonnes/an à Mila, Khenchla, Batna, M'sila et Mascara. Trois autres projets sont en phase de maturation pour une production de 2,6 millions de tonnes/an à Oum el Bouaghi, Laghouat et Tiaret, a-t-on indiqué lors d'une présentation du groupe. Pour le BPE, 16 stations ont été inscrites en 2014 dont 13 fixes et 3 mobiles pour une capacité annuelle de près de 3,5 millions de mètres cubes. A retenir enfin que le programme de développement du GICA s'inscrit en droite ligne avec les orientations du gouvernement visant à encourager l'investissement productif, réduire les importations et assurer la disponibilité, en quantité suffisante, des produits stratégiques et sensibles (ciments, sables, graviers et béton) essentiels à la réalisation des grands projets d'infrastructures économiques et sociales (routes, autoroutes, barrages et logements).