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Timgad attend encore son musée toujours en restauration
La plus grande citée antique dans toute l'Afrique en quête de valorisation
Publié dans La Tribune le 07 - 05 - 2016

Le musée conserve de nombreuses sculptures, mosaïques, inscriptions ainsi que des petits objets tels que de la poterie, lampes, verrerie, ustensiles en bronze, monnaies, fibules, trouvés lors de fouilles du site et de ses alentours
Le directeur général de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ongebc), Abdelouahab Zekkar, a annoncé à Batna que le musée de Timgad sera rouvert au public une fois les travaux de restauration achevés. Abdelouahab Zekkar a précisé en marge de la clôture des activités du mois du patrimoine de la ville de Tazoult que «la réouverture du musée de Timgad fermé depuis plus de dix ans après avoir subi des actes de pillage durant la tragédie nationale en 1994 sera suivie de l'ouverture d'autres structures au niveau du site dont des boutiques de vente de produits artisanaux», rapporte l'APS. Il est à noter que le musée est situé à l'entrée du site historique de Timgad. Le musée conserve et présente de nombreuses sculptures, mosaïques, inscriptions ainsi que des petits objets tels que de la poterie, lampes, verrerie, ustensiles en bronze, monnaies, fibules, trouvés dans la fouille du site ou de ses environ. On y accède par une vaste cour, agrémentée de colonnes et de statues.
Dans la cour du musée, on peut admirer des sculptures de divinités gréco-romaines, comme pour les bustes de Mercure et d'Apollon, la statue de la Fortune, les têtes de Sérapis et d'Esculape provenant du fort byzantin. Des bas-reliefs, des stèles dédiées à Saturne (Baal Hammon des Numides) provenant des environs de Timgad et de Lambafundi, y été exposés.
Le musée possède une statue de l'empereur Lucius Verus, des nymphes soutenant des coquilles trouvées dans les thermes du Sudo. A l'intérieur du musée, un vase colossal représente le sacrifice et l'Amour de Psyché et enfin figurent de nombreuses inscriptions.
Une porte, qui fut celle de la chapelle de Patrice Grégoire, donne accès à des salles, où sont exposées de nombreuses mosaïques qui ont servi de décoration et qui ont été souvent retrouvées dans les thermes ou dans des riches demeures privées, comme la mosaïque Neptune sur son char, Vénus, Diane au bain, etc. Le musée est un élément important de la préservation du site et de ses richesses, il a cependant dû faire face à plusieurs vols.
Le site archéologique est mis sous le plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques (abrévié : PPMVSA), un instrument juridique et technique qui détermine toutes les actions de conservation et de gestion du bien.
L'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels est l'organisme de gestion du site en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Batna. Il a pour but de mettre à exécution toutes les missions de service public de protection, d'entretien, d'inventaire, et développe des programmes de valorisation et de promotion.
A l'occasion de sa présence à Batna, Abdelouahab Zekkar, a également annoncé que le musée archéologique de Tazoult (ex-Lambèse) sera réhabilité et transféré au nouveau bâtiment du musée d'archéologie, à l'entrée de la ville. Le bâtiment réalisé il y a quelques années, abritera un centre d'orientation permettant aux visiteurs de Tazoult de prendre connaissance de la carte des sites archéologiques dont regorge la ville. L'office qui est présent dans 32 wilayas à travers le pays dont un à Tazoult à Batna tend en coordination avec la direction locale de l'environnement à mettre en place un plan pour la clôture des sites situés à Lambèse, classée ville archéologique.
Des conférences animées par des spécialistes sur la valorisation du patrimoine culturel et archéologique dans la région ont été animées durant trois jours dans le cadre d'un riche programme tracé par des associations locales qui œuvrent sans relâche pour la valorisation de ce legs patrimonial.
Pour rappel, depuis l'édition de 2010, le festival international de Timgad se déroule dans un nouveau théâtre érigé à proximité du site historique, à l'imitation du plan du théâtre romain, d'une capacité de 5 000 places, il est destiné, avec l'objectif principale de participer à la préservation du site mais également à la promotion de cette antique citée exceptionnel au niveau africain.
Pour rappel, Timgad ou Thamugadi, surnommée la «Pompéi de l'Afrique du Nord» est une cité antique qui fut fondée par l'empereur romain Trajan en 100 et dotée du statut de colonie. Bâtie avec ses temples, ses thermes, son forum et son théâtre, la ville, initialement d'une superficie de 12 hectares, finit par en occuper plus d'une cinquantaine. Au vu de son excellent état de conservation et du fait qu'on la considérait comme typique d'une ville romaine, Timgad a été classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1982.
S. B./APS


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