Une embuscade tendue dans la région de Kidal, au nord-est du Mali, a coûté la vie à cinq Casques bleus tchadiens participant à la Mission de l'ONU au Mali. Le groupe Ansar Dine a revendiqué l'attaque. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière visant la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), depuis celle du 12 février contre la base de la force de l'ONU à Kidal, qui avait tué sept Casques bleus guinéens. Mercredi une embuscade a été tendue au nord d'Aguelhok par «un nombre indéterminé d'assaillants» non identifiés, a déclaré la Minusma. Cinq Casques bleus ont été tués dans l'attaque et trois grièvement blessés. Ils appartenaient au contingent tchadien. La Minusma a précisé que «l'attaque s'est déroulée alors que les soldats de la paix escortaient un convoi logistique. Après avoir heurté un engin explosif, le convoi a été la cible de tirs». «Suite à l'attaque, trois suspects ont été capturés». Des complices proches de la Minusma ? Selon une source militaire africaine au sein de la force de l'ONU, quatre des cinq soldats ont été tués sur le coup et le dernier a succombé à ses blessures. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans une déclaration de son porte-parole, a demandé que «les auteurs de ce crime odieux soient rapidement traduits en justice», et rappelé que les attaques contre des Casques bleus «constituent un crime de guerre selon le droit international». «L'ONU continuera à soutenir la stabilisation du Mali et la mise en place de l'accord de paix et exprime son plein soutien aux autorités maliennes dans leurs efforts pour faire face à la violence et à l'insécurité dans le pays», a-t-il affirmé. Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec une soixantaine de Casques bleus tués en opération (en comptant les cinq soldats tchadiens tués mercredi). Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Les groupes armés ont été fragilisés après une intervention militaire internationale à l'initiative de la France. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Et ce malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le camp gouvernemental et l'ex-rébellion, censé mettre fin au conflit. R. I. L'Algérie condamne l'attaque perpétrée contre la MINUSMA à Kidal L'Algérie a condamné dans «les termes les plus forts» l'attaque perpétrée mercredi dans la région de Kidal (Mali) contre la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), faisant cinq victimes parmi les Casques bleus tchadiens, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. «Nous condamnons dans les termes les plus forts la nouvelle attaque terroriste qui a ciblé encore une fois les soldats de la paix au Mali, dans laquelle cinq vaillants casques bleus tchadiens sont tombés», a indiqué le porte-parole du MAE. Il a souligné que «cette lâche embuscade ne saura altérer la volonté de l'ensemble des acteurs impliqués dans le processus de réconciliation nationale et de la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, d'aller de l'avant en direction de la stabilisation définitive de la situation sur tout le territoire malien et la concrétisation des nobles objectifs de stabilité, de sécurité, de prospérité et de cohabitation harmonieuse entre toutes les composantes de la société malienne».