Les prix du baril du pétrole se maintiennent depuis plus d'une semaine autour de la barre des 50 dollars. Bien qu'il n'y ait pas de grandes avancées durant la dernière réunion de l'Opep, les cours se maintiennent à des niveaux appréciables. Ainsi, le Brent est repassé hier au-dessus des 50 dollars le baril, soutenu par une nette perte de vigueur du dollar et les attaques d'oléoducs au Nigeria. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 50,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de vendredi, selon les agences. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 44 cents à 49,06 dollars dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). L'on estime que «le marché a eu deux séries de données en provenance des Etats-Unis à digérer vendredi après-midi. Il y a eu le rapport sur l'emploi américain et le nombre de puits en activité de la société privée Baker Hughes», le premier s'étant finalement révélé plutôt haussier pour le pétrole tandis que le second a pesé sur les cours. Il est relevé, dans ce sens, que le fort ralentissement des créations d'emplois aux Etats-Unis, au plus bas depuis septembre 2010 avec seulement 38 000 embauches nettes en mai au lieu de 155 000 attendues. Pour les analystes, ce facteur reflète des inquiétudes sur la vigueur de la reprise américaine et donc de la demande d'or noir dont les Etats-Unis sont le premier consommateur. Quant à l'affaiblissement du dollar qui s'en est suivi, elle a fini par profiter au pétrole. Un analyste chez PVM relevait qu'«un dollar faible tire habituellement les cours à la hausse mais le bond des prix du pétrole vendredi après-midi a été rapidement contrebalancé par le dernier décompte des puits en activité annoncé par le groupe privé Baker Hughes». Ce décompte fait état d'une augmentation du nombre de puits en activité aux Etats-Unis de 9 unités pour ressortir à 325 la semaine dernière, soit leur première hausse en onze semaines et la plus forte depuis la mi-décembre. L'autre facteur ayant contribué à la reprise des prix a trait aux attaques de sabotage en cours sur les infrastructures pétrolières au Nigeria. La production nigériane serait supposément de 800 000 barils à l'heure actuelle, soit moins de la moitié du niveau normal de production du pays, notaient des experts de Commerzbank. Il convient de noter, par ailleurs, que le marché a réagi positivement quoique l'Opep ait décidé de maintenir son niveau de production actuel, s'abstenant à nouveau de mentionner tout plafond de production chiffré. «La Conférence a observé que, depuis la dernière réunion de décembre 2015, les prix du pétrole brut ont grimpé de plus de 80%, l'offre et la demande convergent», ce qui prouve que «le marché est engagé dans un processus de rééquilibrage», avait indiqué l'Opep lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de sa réunion semestrielle. S. B./Agences