«La production excédentaire sur le marché va probablement s'estomper ces prochains trimestres», prévoit le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole publié hier à Vienne. Le feu passe au vert. Le marché n'a pourtant pas bougé dans le sens espéré. Cette annonce ne doit pourtant, logiquement, pas le laisser de marbre étant donné que la surabondance demeure la cause essentielle de la dégringolade des prix. Ces derniers s'affichent plutôt à la baisse en ce début de semaine. Le baril est à bout de souffle. S'il reste calé autour des 50 dollars à Londres il se situe désormais sous cette barre symbolique à New York après être monté jeudi dernier à des niveaux jamais revus depuis près d'une année. Hier vers 11h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août se négociait à 50,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, affichant ainsi une baisse de 35 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet lâchait 50 cents pour s'échanger à 48,57 dollars. A quoi est due cette baisse de régime? «Une nette augmentation de l'aversion au risque, comme en témoignent la baisse des marchés boursiers et l'appréciation du dollar, est responsable des dernières pertes du pétrole», expliquent les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. «Il semble que l'humeur (du marché) soit en train de changer. Il n'y a plus désormais que le Nigeria et la France qui sont sources d'inquiétudes concernant l'offre», font remarquer de leur côté Tamas Varga et Stephen Brennock», analystes chez PVM, soulignant que «la fin de la grève française (dans les raffineries) et le potentiel de négociations, même s'il est actuellement faible, entre les Vengeurs du delta du Niger (NDA) et des responsables du gouvernement (au Nigeria) vont exercer une pression supplémentaire à la baisse sur les prix du pétrole». Il y a aussi les chiffres livrés par le groupe privé de services pétroliers Baker Hughes qui a fait état vendredi dernier d'une nouvelle hausse du nombre de puits de forage aux Etats-Unis. «Les investisseurs prêtaient la plus grande attention à l'augmentation du nombre de puits en activité annoncée vendredi par la société de services pétroliers Baker Hugues, pour la deuxième semaine de suite», indiquait Oliver Sloup, chez iiTrader.com. Un phénomène qui mettrait un frein à toute tentative de rebond des cours de l'or noir. L'annonce de l'Opep tombe donc à pic. Elle devrait contrebalancer tous ces signaux de mauvais augure. Le marché doit se rééquilibrer les prochains semestres après avoir été longtemps inondé. «La production excédentaire sur le marché va probablement s'estomper ces prochains trimestres», prévoit le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole publié hier à Vienne qui confirme les pronostics de celui du mois passé. «En dehors des Etats-Unis, il y a des signes réguliers d'une diminution de la production hors Opep, ce qui devrait sans doute retourner le marché pétrolier et le placer en situation de déficit net en 2017», avaient écrit à ce sujet les experts de l'Opep. Une prévision renforcée par le département américain de l'Energie (DoE) et l'Agence internationale de l'énergie (AIE), optimistes quant à un rééquilibrage du marché d'ici la fin de l'année. Le baril saisira-t-il la perche? En principe, ce sera oui...