Conformément à sa méthode de gouvernance, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décidé d'opérer un remaniement du gouvernement. Démentant tous les oracles et les analystes politiques supposés être au courant des faits et gestes du Président, celui-ci, comme à son habitude, a exercé toutes ses prérogatives. Tenant compte de la situation économique, le chef de l'Etat a donc opéré un changement majeur dans la colonne vertébrale de l'économie. Après les remplacements du gouverneur de la Banque d'Algérie, s'ajoutent maintenant les départs du ministre des Finances et du Pétrole. Soit deux secteurs sensibles et stratégiques dont les ex-détenteurs de ces portefeuilles ministériels n'ont apparemment pas réussi à appliquer la feuille de route du gouvernement. Particulièrement en se mettant en porte-à-faux avec le Premier ministre, M. Sellal, qui se voit confirmé à son poste et renforcé dans ses missions avec le choix de cinq nouveaux ministres chargés maintenant d'appliquer à la lettre les feuilles de route définies par ce dernier, dans un cadre de cohésion. Exit Ghoul, Khebri, Benkhalfa, Ferroukhi et Tahar Khaoua, qui semblent payer les frais d‘un différent «disciplinaire» avec le patron du son parti, Amar Saâdani Créé à la faveur de ce remaniement, le poste de ministre-délégué auprès du ministre des Finances, chargé de l'économie numérique et de la modernisation des systèmes financiers, a été confié à Boudiaf Mouatassem. M. Boudiaf, expert en économie numérique et en systèmes bancaires, occupait le poste de DG du Groupement d'intérêt économique de la monétique. La création de ce département a été évoquée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa dernière visite dans la wilaya de Tizi Ouzou. Dans ce remaniement partiel, le département des Finances a été confié à M. Hadji Baba Ammi, ministre délégué au Budget auprès du ministre des Finances chargé du budget et de la prospective, qui succède à Abderahmane Benkhalfa. Nourredine Bouterfa, qui occupait avant cette nomination le poste de P-dg du Groupe Sonelgaz, est désigné ministre de l'Energie en remplacement de Salah Khebri. Chelgham Abdesselam, qui avait occupé plusieurs postes, dont ceux de secrétaire général des ministères de l'Agriculture et des Transports, devient ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, en remplacement de Sid Ahmed Ferroukhi. Abdelouahab Nouri, passe du ministère des Ressources en eau à l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'artisanat, succédant à Amar Ghoul. Ce dernier, au gouvernement, depuis 1999. Abdelkader Ouali qui occupait le poste de ministre des TP se voit confié celui des Ressources en eau et de l'Environnement, poste occupé avant ce remaniement par Abdelouahab Nouri. Ghania Eddalia, députée du FLN et vice-présidente de l'APN, est nommée ministre des Relations avec le Parlement, en remplacement de Tahar Khaoua. Le maintien de Nouria Benghabrit, la personnalité la plus exposée aux feux de la critique en ce moment, est on ne peut plus clair, un soutien du Président à un membre du gouvernement en guerre contre les obscurantistes. A. B.