Alors que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de vœux au souverain marocain, le roi Mohamed VI, à l'occasion du 17e anniversaire de son accession au trône, dans lequel il lui a réaffirmé sa volonté d'œuvrer, avec lui, à la promotion des relations bilatérales pour la réalisation des aspirations des peuples des deux pays à vivre dans un cadre de solidarité et de fraternité, le Roi du Maroc, pour ne pas déroger à sa règle, s'est «attaqué» à l'Algérie. Alors que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de vœux au souverain marocain, le roi Mohamed VI, à l'occasion du 17e anniversaire de son accession au trône, dans lequel il lui a réaffirmé sa volonté d'œuvrer, avec lui, à la promotion des relations bilatérales pour la réalisation des aspirations des peuples des deux pays à vivre dans un cadre de solidarité et de fraternité, le Roi du Maroc, pour ne pas déroger à sa règle, s'est «attaqué» à l'Algérie. Une attaque désespérée et pas digne d'un chef d'Etat voisin, prononcée dans son discours de la fête du trône. Le roi Mohammed VI qui évoquait le progrès politique et économique de son pays n'a pu s'empêcher de glisser cette phrase regrettable «(…) En dépit des contraintes liées tantôt à la conjoncture internationale, tantôt à l'économie nationale, le Maroc, Dieu en soit loué, avance continuellement, sans pétrole ni gaz, mais bien grâce à la vigueur et au labeur de ses enfants». Une allusion sournoise à l'adresse de l'Algérie voulant laisser entendre que le pays tâtonne et ne tient sa survie que grâce à son pétrole et à son gaz. Plus loin et revenant bien évidemment à la question du Sahara occidental, considérée par le roi - et, à tort, car plusieurs autres sujets qui fâchent empoisonnent cette relation- comme la pomme de discorde entre le Maroc et l'Algérie, Mohamed VI, qui a tenu à se montrer ferme sur la marocanité du Sahara occidental, tout en cédant sur une pseudo-ouverture et disponibilité «au dialogue constructif pour parvenir à un règlement politique définitif de ce conflit artificiel», a de nouveau lancé une pique à l'Algérie, sans la nommer, comme d'habitude, en affirmant que «les manœuvres des adversaires du Maroc» ne sont justifiées que parce que ces derniers «sont rendus enragés et fous furieux par le développement et l'essor que connaît le Sahara marocain». Il ajoutera «toutes les conspirations, masquées et dévoilées, ne réussiront pas à entamer notre détermination à poursuivre la mise en œuvre du modèle de développement suivi dans nos provinces du Sud. En effet, les projets de développement que nous avons lancés dans la région, et les opportunités offertes par la régionalisation avancée pour favoriser une implication effective des populations dans la gestion de leurs affaires, feront de la région du Sahara un pôle économique intégré. Elle pourra ainsi jouer le rôle historique qui est le sien en tant que trait d'union et de plaque-tournante pour les échanges entre le Maroc et sa profondeur africaine, et aussi avec les pays du Nord». C'est du moins ce qu'espère le Roi dont le pays traverse une crise sans précédant avec un taux de chômage qui monte en flèche, une économie en difficulté et des secteurs comme celui du tourisme qui font grise mine. Malgré une aide financière de 6,2 milliards de dollars versés par le FMI, le pays n'arrive toujours pas à améliorer le climat des affaires. En 2016, et selon les prévisionnistes, le Maroc connaitra un fort ralentissement du taux de sa croissance économique. Pratiquement, plus de la moitié par rapport à celui atteint l'année dernière. Au Maroc, l'année 2016 est donc celle d'une nette diminution du taux de croissance du PIB. Dans sa loi de Finances adoptée fin décembre 2015, le gouvernement a tablé sur un taux de 3%, tout comme le FMI dont les experts ont conduit une mission à Rabat en novembre 2015. Le Centre marocain de conjoncture (CMC), un institut économique écouté, basé à Rabat, prévoit seulement 1,2% de croissance en 2016. Le chômage est en hausse avec un nombre de chômeurs qui a augmenté de 5,8% portant son taux officiel à 10,1%. Et encore celui-ci est-il notoirement sous-évalué. C'est sûrement pour faire oublier à ses sujets leurs souffrances quotidiennes - les Marocains ont l'un des revenus les plus bas du monde arabe selon l'Institut arabe de garantie de l'investissement et des exportations- que le Roi du Maroc s'attaque à l'Algérie. Il ne s'agit pas de la première attaque du roi à l'adresse de son voisin et ce ne sera sûrement pas la dernière. Faut-il rappeler son discours fielleux et provocateur à l'occasion de la commémoration du quarantième anniversaire de la Marche Verte. Le roi Mohammed VI a accusé l'Algérie d'être complice du Polisario qui aurait bâti des fortunes colossales sur les ruines de la population de Tindouf. Il avait accusé l'Etat algérien d'être responsable du «calvaire subi par la population de Tindouf» se demandant même «pourquoi l'Algérie n'a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf estimés tout au plus à 40 mille individus, soit l'équivalent de la population d'un quartier de taille moyenne dans la capitale Alger ?» Il est clair que Mohammed VI fait diversion à chaque fois en se défoulant et défaussant sur l'Algérie. Pour cette fois, c'est peut-être pour faire oublier qu'il n'a pas fait référence à l'exclusion de la République arabe sahraouie démocratique comme condition de l'adhésion du Maroc à l'Union africaine, comme cela avait été le cas dans son discours adressé aux pays membres de l'organisation panafricaine le 27 juillet dernier. Le roi a simplement évoqué une volonté du Maroc à retrouver «sa place naturelle, qui traduit notre volonté de défendre nos intérêts et ceux de l'Union africaine, et de renforcer les domaines de coopération avec nos partenaires, tant au niveau bilatéral que régional», ajoutant, pour la forme, qu'«il est évident que cette décision ne signifie en aucune manière le renoncement du Maroc à ses droits légitimes, ou la reconnaissance d'une entité fictive dénuée des attributs les plus élémentaires de souveraineté, et qu'on a fait entrer au sein de l'organisation de l'Unité africaine, en violation flagrante de sa Charte». H. Y.