Pour la première formation politique du pays, le discours du roi du Maroc s'inscrit en droite ligne des visées expansionnistes du Makhzen. Et les attaques frontales contre l'Algérie n'ont d'autre objectif que de détourner l'opinion sur un sérieux problème de décolonisation. Le FLN, première formation politique sur l'échiquier national, a réagi hier aux propos tenus la veille par le souverain marocain Mohammed VI qui a accusé ouvertement l'Algérie de torpiller ses visées expansionnistes tendant à annexer le Sahara occidental comme étant une partie de son territoire. «Les déclarations du roi du Maroc au sujet de l'Algérie n'apportent rien de nouveau. Elles participent seulement au climat selon lequel il est urgent de trouver une solution aux multiples problèmes que connaît le Makhzen. Quant à la question du Sahara occidental, celle-ci demeure un vrai problème de décolonisation, et ce, conformément aux multiples résolutions de l'Onu et celles approuvées par de nombreuses organisations internationales définissant le Maroc et le Front Polisario comme seules parties concernées par ce conflit», notera sans ambages Kassa Aïssi, chargé de communication du FLN. Et d'ajouter : «Nous avons soutenu le Front Polisario à sa naissance, et c'est là une position trouvant son plein sens dans le cadre des principes forgeant notre politique internationale, nous appuyons sans détour la cause de tous les peuples luttant pour l'autodétermination.» Le chargé de communication du FLN tient toutefois à rassurer que «l'Algérie n'a aucun contentieux avec le Maroc», laissant entendre de façon plus diplomatique que la récente sortie de Mohammed VI dans laquelle il s'en prend à l'Algérie ne peut être assimilée qu'à un prêche dans le désert, sans plus. Le chargé de communication du FLN rappellera d'ailleurs le message du président Bouteflika adressé jeudi au roi du Maroc à l'occasion de la célébration du 11e anniversaire de son accession au trône. En effet, le contenu de ce message traduit la ferme volonté du président de la République de hisser les relations bilatérales au plus haut niveau. «Je tiens à réaffirmer ma ferme détermination à hisser les relations bilatérales et à raffermir les liens de fraternité qui unissent nos deux pays frères au service de leur prospérité et leur progrès», a souligné le chef de l'Etat dans son message adressé au souverain marocain. Mohammed VI souffle le chaud et le froid Le souverain marocain procède d'une manière contradictoire en matière de relations avec l'Algérie. Mohammed VI ne cesse de souffler le chaud et le froid, au point de se contredire. Tantôt le souverain vante les vertus d'une coopération exemplaire avec l'Algérie, comme cela a été le cas dans son message adressé au président Bouteflika le 6 juillet, tantôt il s'en prend à notre pays de manière virulente. Dans son discours adressé vendredi au peuple marocain, Mohammed VI a dit ceci : «Nous entendons poursuivre les efforts de concertation et de coordination nécessaires pour approfondir nos relations bilatérales avec les Etats maghrébins frères. Ceci en attendant que l'Algérie cesse de contrarier la logique de l'histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain, et qu'elle renonce à ses manœuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par notre initiative d'autonomie pour nos provinces du sud.» Ce que le Roi du Maroc oublie de dire dans son discours de consommation interne, c'est que l'occuaption du Sahara occidental par le Maroc est un acte colonial, et les résolutions pertinentes de l'ONU le considèrent comme tel. Un réferendum d'autodétermination devrait se tenir, et les deux belligérants, le Maroc et le Front Polisario ont entamé plusieurs rounds de discussion sans avancée majeure jusqu'ici, à cause de l'intransigeance et des blocages marocains qui veulent imposer le fait colonial. L'Algérie, qui n'est pas partie prenante, a toujours servi au Maroc de sujet favori pour ses manoeuvres dilatoires.