Photo :Sahel Par Youcef Salami La société Daewoo Algérie Hilton loisirs et immobilier (DAHLI) se donne deux semaines supplémentaires pour boucler l'opération de l'emprunt obligataire qui a démarré le 11 janvier dernier et a été achevée le 12 février. Cette prorogation lui a été accordée par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB). C'est ce qu'a affirmé hier Mohamed Rahim Abdelouahab, P-DG de DAHLI au cours d'une conférence de presse tenue à Algeria Business Center, aux Pins maritimes. Le conférencier est revenu sur ses nombreux déplacements dans les différentes régions du pays pour faire connaître son produit, son projet, notant que des citoyens ne comprenaient pas la portée d'une telle opération et avaient des notions vagues de l'action ou de l'obligation. «Des gens de Constantine, de Sétif, de Annaba et d'Oran, pour ne citer que ces villes-là, me disaient d'ailleurs cela : ‘‘en quoi cet emprunt nous concerne, puisque ce projet se construit à Alger''», rapporte-t-il. «Ma réponse était que ce projet, c'est l'Algérie qui en tirera profit. Aussi, il fallait faire un travail de sensibilité», dira Rahim Abdelouahab. Se voulantpragmatique, souhaitant que les institutions financières s'impliquent davantage dans les projets d'investissement, il se dit satisfait de cette opération malgré le fait qu'elle ait connu un démarrage difficile. Il s'est toutefois montré évasif quant aux résultats sur lesquels elle a débouché. J'en parlerai à la fin du processus, promet-il. Lors de cette rencontre avec la presse, il a évoqué l'Union nationale des investisseurs, une association qu'il entend créer. Il attend pour l'instant l'agrément. Il s'est attardé sur l'investissement privé en Algérie, sur la crise financière mondiale, sur cette Algérie en construction. L'émission lancée par la SPA DAHLI est destinée à financer un projet en trois modules : parc aquatique, appartements-hôtels-marina, faisant partie de ce qu'on appelle Alger Medina, un ensemble situé aux Pins maritimes, à Alger. L'opération est sous-tendue par des garanties. Et ce qui a été mis en garantie, ce sont l'hôtel Hilton et la tour ABC. Cela couvre, en proportion, 176% du montant nominal de l'emprunt obligataire mis en route. Le marché obligataire, c'est 208 mille milliards de dinars. Il en est encore au stade des balbutiements. C'est en 2003, qu'il a commencé à prendre forme. Il ne peut gagner cependant en crédibilité que s'il est investi par des entreprises privées, déclarait récemment, lors d'une conférence-débat à Alger, El Hachemi Siagh, patron de Strategica, un cabinet de conseil. Ce dernier avait rappelé que n'entre pas dans ce marché qui veut, parce que les conditions d'accès sont draconiennes. Commentant l'opération engagée par la SPA DAHLI, El Hachemi Siagh soulignait que cet emprunt obligataire, une forme de financement, dénote la maturité de l'entreprise et signifie que la place d'Alger est puissante. Il fournissait par ailleurs des détails sur cette opération en mettant en relief le fait que la rémunération accordée aux souscripteurs est intéressante -elle peut atteindre 6,75%-, en comparaison aux taux d'intérêt classiques (banques ou bons de caisse).