Le court métrage réalisé par Damien Ounouri donne le La, d'une semaine de projection à Béjaïa marquée par une sélection pertinente d'œuvres proposant un cinéma qui émeut et qui fascine tant par sa forme que par les thèmes abordés Le coup d'envoi des 14es rencontres cinématographiques de Béjaïa, a été donné, samedi passé, à la cinémathèque de Béjaïa, avec la projection du court métrage «Kendil el Bahr» (la femme méduse) réalisé par Damien Ounouri et Adila Bendimerad, suscitant l'engouement des nombreux cinéphiles présents. L'œuvre, présentée déjà en compétition à l'occasion de la 48e quinzaine des réalisations de Cannes en France, a accroché en effet par «son audace, célébrant la sensualité féminine, son originalité, mêlant la mythologie au fantasque, et ses prouesses techniques, étant réalisé l'essentiel de son déroulement dans ou sous l'eau», souligne l'APS. «Kendil el Bahr», relate l'histoire d'une mère-épouse, «Nefissa», débordante de sensualité et de vie, qui par un jour de plage, se retrouve, malencontreusement nez à nez avec un groupe de baigneurs, qui la prend à partie, la violente puis la tue en la noyant sous le regard fermé de tous les estivants. Nefissa, pour autant ne meurt pas vraiment pour autant. Elle ressuscite sous la forme d'un monstre de mer, qui en guise de revanche, sème la peur et la mort, sans jamais se rassasier. Un animal mythologique, sans distinction connue. «Nous avons juste voulu continuer l'histoire au-delà de la mort», a expliqué Adila Bendimerad, qui avoue s'être employée seulement à raconter une histoire, sans référence à des légendes ou des mythes populaires. Le film propulse droit dans la violence faite aux femmes et l'expose violemment, en annihilant la frontière qui unit le réel au fictif. La vague à la contre vague. Le fait divers est là, têtu, planté dans toute son acuité, et révélant une violence sociale antique, qui fait que «la femme n'est pas seulement une victime. Mais elle aussi un bouc émissaire», fera valoir un cinéaste participant au débat autour du film, dénonçant les archaïsmes des sociétés patriarcales, rapporte l'APS. Cette première soirée des RCB a été marquée par la projection du court métrage libanais «3 : 30» d'Hussein Ibrahim, un court métrage, de 3 minutes sur les années de braises au Liban. Un condensé d'images d'une intense émotion. La deuxième journée des RCB a été marquée hier par une rencontre en matinée avec Damien Ounouri à la cafeteria du théâtre de Béjaïa. Les projections ont repris à 14h30 avec un film documentaire «Samir dans la poussière» de Mohamed Ouzine, en présence du réalisateur. Le documentaire met en scène les aspirations et les angoisses d'un jeune contrebandier algérien qui transporte à dos de mules du carburant, de son village jusqu'à la frontière marocaine. Le documentaire a été sélectionné au Dubaï International Film Festival, au Visions du Réel en Suisse, à l'Ethnographic Film Festival de Göttingen en Allemagne. Il a remporté le Prix du moyen métrage le plus innovant du festival Visions du Réel 2016. La journée d'hier a également été marquée par la projection de «La sirène de Faso Fani» de Michel Zongo en présence du réalisateur, «F 430» de Yacine Qnia en présence du réalisateur, de 600 Euros de Adnane Tragha en présence du réalisateur et de l'acteur du film Adlene Chenine. Aujourd'hui, les cinéphiles sont conviés à la projection à 14h30 de l'impressionnant documentaire projeté pour la première fois en Algérie «Foudre, une légende en quatre saisons» de Manuela Morgaine». En soirée, à partir de 20 heures, il est prévu la projection du court métrage «jours tranquilles» de Latifa Said suivi de la projection du premier long métrage de Farid Bentoumi «Good Luck Algeria». S. B.