«Trop d'impôt tue l'impôt», disent les économistes. L'économiste américain Ludwig von Mises (1881 - 1973) explique que «le paradoxe de la fiscalité est le suivant : plus les impôts augmentent, plus ils sapent l'économie de marché et, parallèlement, le système fiscal lui-même. (...). Chaque impôt, considéré en lui-même, et de même l'ensemble du système fiscal d'un pays, se détruit lui-même en dépassant un certain niveau des taux de prélèvement». Ainsi, la hausse des impôts pour augmenter les recettes du pays finit par produire l'effet inverse. Les contribuables sont «encouragés» à frauder pour ne pas payer alors qu'ils sont censés considérer l'impôt comme un droit et un devoir, qui permet à l'Etat de leur assurer une bonne prise en charge en santé, éducation, habitat, emploi, transports... En Algérie, nous avons l'augmentation des impôts, et la réaction qu'elle provoque. Economie souterraine, marché informel, fraude fiscale, transferts illicites de capitaux en sont l'expression. Si on considère que «le taux mange l'assiette», comme le soutiennent les économistes, il serait donc plus logique d'élargir l'assiette fiscale, au lieu de la grignoter en haussant les taux d'imposition. Le gouvernement a essayé de le faire en accordant une quasi amnistie fiscale aux détenteurs de fonds informels contre leur bancarisation, avant fin 2016, avec le paiement d'une taxe forfaitaire de 7%. Dans sa lancée, il devrait revenir en force à la dématérialisation de la monnaie et des moyens de paiement en imposant les règlements scripturaux et en élargissant leur utilisation. On a eu un début avec l'imposition du chèque, mais elle ne concerne que les grosses sommes. On a également adopté la carte bancaire, mais son usage reste très restreint… Il y a encore à faire pour que l'assiette porte des recettes au lieu d'être bouffée par le sur-impôt. On peut déjà commencer par arrêter de scier la branche sur laquelle nous sommes assis !