Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, veut améliorer le recouvrement des recettes de la fiscalité ordinaire. S'exprimant, hier, lors d'un séminaire organisé par la direction générale des impôts (DGI) sur les dispositifs fiscaux, le ministre, cité par l'APS, a regretté le fait que 99% des recettes fiscales recouvrées à travers le pays proviennent de 12 wilayas seulement. Ainsi, pour améliorer la collecte des impôts, Benkhalfa a appelé les contribuables à plus de «civisme fiscal» au moment où le pays « a besoin de ressources» supplémentaires sur fond de chute des revenus pétroliers. Plus explicite, le ministre a indiqué qu'il y a certaines wilayas qui ne contribuent qu'à une part très infime, voire nulle, dans les recettes fiscales bien qu'elles soient «bien sur le plan économique et social». «Je sais que la répartition des entreprises et de l'activité économique n'est pas pareille dans une wilaya du Nord par exemple et une autre du Sud, mais croyez-moi qu'il y a des wilayas du Nord, sur la côte, qui n'apportent presque rien aux impôts», a-t-il déclaré. Pour remédier à cette situation, le premier argentier du pays a annoncé une réunion avec les walis de ces wilayas dans le cadre d'une action de sensibilisation afin que le taux de 1% (des 36 wilayas) atteigne au moins 2% dans les années à venir. Autre mesure annoncée par le ministre afin d'élargir l'assiette fiscale, la diminution des contentieux qui sont, parfois, à l'origine du non-paiement des impôts au niveau de toutes les wilayas du pays. «Avant juin prochain, nous devons trouver les moyens comment diminuer ces contentieux, mais il faut que l'assiette fiscale augmente», précise le ministre. Parallèlement, la direction des impôts va entamer une opération de proximité pour inciter les opérateurs du secteur informel à s'inscrire dans la légalité et payer leurs impôts. «J'ai donné ordre à la DGI d'aller prospecter des contribuables dans le secteur informel (...), les agents du fisc doivent (sortir) pour faire du marketing et vendre l'impôt forfaitaire unique (IFU)», a souligné le ministre, affirmant, dans le même ordre d'idées, qu'il y a dans certaines communes du pays de petites activités qui se développent et génèrent des ressources mais qui ne paient pas d'impôts. «On doit y aller chercher ces recettes (fiscales)», a-t-il recommandé. Enfin, le ministre reconnaît que même si le taux de recouvrement des impôts est en nette amélioration ces dernières années, atteignant selon lui 12 à 13% par an, il reste encore «un grand bassin fiscal à recouvrer». S. B./APS