Le développement des Energies nouvelles et renouvelables (EnR), un des thèmes retenus par le 15e Forum international de l'énergie qui se tiendra mardi et mercredi prochain à Alger, est placé par l'Algérie au rang de priorité nationale pour préserver ses ressources fossiles et diversifier ses sources d'électricité. Le développement des Energies nouvelles et renouvelables (EnR), un des thèmes retenus par le 15e Forum international de l'énergie qui se tiendra mardi et mercredi prochain à Alger, est placé par l'Algérie au rang de priorité nationale pour préserver ses ressources fossiles et diversifier ses sources d'électricité. Le programme national actualisé de développement des EnR, adopté en mai 2015 par un Conseil des ministres, prévoit une production d'ici à 2030 de 22 GW d'électricité de sources renouvelables destinée au marché intérieur, en plus de 10 GW supplémentaires à exporter. Le déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l'éolien sera accompagné, à moyen terme, de la production d'énergie à partir du solaire thermique, ainsi que l'intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie. Ainsi, l'énergie de sources renouvelables devrait représenter 27% de la production globale d'électricité en 2030 et le double de la capacité actuelle du parc national de production d'électricité. Cet objectif permettra une réduction de plus de 9% de la consommation d'énergie fossile à l'horizon 2030. Pour atteindre les objectifs fixés, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a donné, lors d'un Conseil restreint consacré à la politique nationale dans le domaine du gaz, des directives pour la poursuite et la dynamisation de ce programme. Grâce à ce programme, il est prévu de réaliser une économie de près de 300 milliards de m3 de gaz sur la période allant de 2021 à 2030, qui seront orientés vers l'exportation et rapporteront à l'Etat d'importants revenus supplémentaires. Des investissements de l'ordre de 120 milliards de dollars sont nécessaires pour atteindre cet objectif. En outre, jusqu'à 300 000 postes d'emploi, directs et indirects, devraient être générés avec la mise en œuvre de ce programme. En 2015, 14 centrales électriques photovoltaïques totalisant une capacité installée de 268 mégawatts (MW) ont été mises en service dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays, pour un coût global de 70 milliards de dinars. Chacune de ces centrales a permis de créer au moins 250 emplois. Elles s'ajoutent ainsi à l'unité hybride de Hassi R'mel (150 MW) mise en service en 2011, et à la ferme éolienne d'Adrar (10 MW) ainsi qu'à la centrale solaire expérimentale de Ghardaïa (1,1 MW) qui avaient été réceptionnées en juillet 2014. Le Sud algérien, avec son immense potentiel solaire et éolien, constitue la principale charnière du programme national de développement des EnR sur lequel l'Algérie mise pour diversifier son mix énergétique. Avec un ensoleillement annuel moyen évalué à 2 000 heures et un territoire composé à 86% de désert saharien, la puissance solaire de l'Algérie est estimée à environ 2 650 KWh/m2/an dans le sud, ce qui correspond à une capacité électrique 8 fois supérieure aux réserves de gaz naturel du pays, et au plus grand champ solaire du monde. Selon les pronostics, l'Algérie est en mesure de mener à terme ce projet d'envergure pour produire d'ici à 2030 plus d'un tiers des besoins du pays en électricité à partir de sources renouvelables. Le gouvernement est décidé à développer l'énergie solaire malgré ses coûts très élevés qui oscillent entre 10 à 12 DA/kilowattheure (kWh) contre 2,5 DA/kWh pour l'électricité produite à partir du gaz.