Le projet de loi sanitaire a été examiné et approuvé par le Conseil des ministres, mardi dernier. Cela fait des années que les syndicats du secteur et autres partenaires critiquent sévèrement l'ancienne loi de 1985 et attendent l'arrivée d'une nouvelle qui soit adaptée aux changements qui se produisent à différents niveaux. Le projet de loi sanitaire a été examiné et approuvé par le Conseil des ministres, mardi dernier. Cela fait des années que les syndicats du secteur et autres partenaires critiquent sévèrement l'ancienne loi de 1985 et attendent l'arrivée d'une nouvelle qui soit adaptée aux changements qui se produisent à différents niveaux. Le texte n'est pas encore adopté par les deux chambres du Parlement, et c'est tant mieux d'ailleurs diront certains, jugeant de la nécessité de débattre davantage du contenu et y apporter des «rectificatifs». Contacté par téléphone, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyes Merabet, a salué la décision portant sur la suppression de l'activité complémentaire mais a exprimé des réserves concernant d'autres points, principalement la carte sanitaire. «Nous saluons cette décision courageuse des pouvoirs publiques et nous demandons aux autorités habilitées d'agir de façon à l'appliquer et l'appuyer», a-t-il dit, en rappelant qu'il s'agit-là d'une revendication qui date de plusieurs années. Une revendication du Snpsp mais aussi d'autres organisations syndicales qui se sont jointes au même combat. Le Dr Merabet insiste toutefois sur l'application de cette décision une fois adoptée par les deux chambres du Parlement, et à ce que «cela s'applique aussi bien sur les nouveaux que sur les anciens». Le président du Snpsp rappellera, à ce propos, qu'une circulaire gelant les autorisations d'exercer une 'activité complémentaire a été signée par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à son arrivée à la tête du secteur mais «elle n'a pas été appliquée sur les anciens». Pour ce qui est des autres points contenus dans le nouveau texte, le Dr Merabet se montre plutôt critique. «Le texte parle de la création d'un Conseil national de la santé chargé d'éclairer les pouvoirs publics sur les questions inhérentes à la santé. Ce n'est pas ce que nous avons demandé lors des assises de 2014», dira-t-il. Et le syndicaliste de poursuivre : «Nous avons demandé à ce qu'il y ait un conseil dépendant directement de la présidence de la République sinon du Première ministre. La raison est simple, c'est que la politique nationale de santé ne relève pas que du département de la Santé mais aussi d'autres départements ministériels, voire des autorités supérieures.» Le Conseil, tel que réclamé par le Snpsp et d'autres syndicats, «aura un rôle à jouer au niveau national, régional et international». A ce propos, confiera le président du Snpsp, «le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, nous a promis de nous soumettre le projet de texte pour y ajouter nos appréciations et nos propositions avant qu'il n'arrive aux services du Premier ministère. Hélas, le ministre n'a pas respecté son engagement et nous n'avons accédé au contenu du texte que par des voies non officielles. Aussi, nos recommandations lors des assises de 2014 n'ont pas été prises en considération sauf pour ce qui est de l'activité complémentaire». Concernant la nouvelle carte sanitaire, «la question n'a été traitée ni dans les assises régionales ni celles nationales. Elle n'était pas au programme. Aucun atelier ne lui a été consacrée». Et celle proposée dans le nouveau texte fait craindre au syndicat de «chambouler» ce qui a été fait depuis 2008, date correspondant à la mise en place d'une autre carte qui a permis la création des Epsp. Créés en 2008, les Epsp n'ont été mis en marche réellement qu'en 2012 après avoir levé les contraintes administratives, financières et autres. Le Dr Merabet affirme que le syndicat ne voit pas l'utilité de la création d'une nouvelle carte : «On va vers une réorganisation de la santé qui va créer plus de complications. Des problèmes de gestion et d'autres d'ordre financier suivront.» Le président du Snpsp notera, à ce propos, que si la gestion des établissements de santé de proximité est confiée aux autorités de daïra et aux APC -comme indiqué dans le projet de texte- cela ne sera pas sans conséquences fâcheuses sur le secteur, étant donné que la plupart des APC ont des problèmes financiers. Elles ont failli dans la gestion des établissements du primaire, ainsi que dans le ramassage des ordures ménagères, pour ne citer que ces deux exemples. L'autre crainte du Snpsp réside dans le fait que le nouveau texte «donne la possibilité aux établissements de santé privés d'assurer les mêmes services que ceux confiés aux établissements publics, entre autres la vaccination». Pour le syndicat, «l'orientation est claire. On va vers la privatisation tous azimuts, en fragilisant le secteur public et en ouvrant grandes les portes aux privés». K. M.