Un bombardement de la coalition arabe menée par Ryadh a provoqué un véritable carnage dans la capitale du Yémen Sanaâ faisant plus de 140 morts et suscitant le choc et la consternation. Depuis le début des bombardements au Yémen en mars 2015, des centaines de civils ont été tués par les raids aériens de la coalition sous commandement saoudien. L'Arabie saoudite est de nouveau sur la sellette au lendemain d'un carnage ayant fait plus de 140 morts dans la capitale yéménite Sanaâ. Les frappes aériennes ont touché de plein fouet une importante cérémonie funéraire dans la ville. Elles ont fait aussi 525 blessés, selon un dernier bilan. La coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite a nié dans un premier temps toute implication, avant de publier un communiqué dans la nuit annonçant une enquête «immédiate». Cette attaque a été dénoncée par Téhéran la Croix-Rouge et le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen. Washington, allié de Riyadh, s'est dit «profondément troublé», et a annoncé le réexamen de son soutien à la coalition qui avait déjà été réduit ces derniers mois. «La coopération sécuritaire des Etats-Unis avec l'Arabie saoudite n'est pas un chèque en blanc», a affirmé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche. Les relations entre Washington et Riyad n'ont eu de cesse de se dégrader ces deux dernières années, en particulier depuis le retour de l'Iran sur la scène internationale après l'accord historique sur le nucléaire. Depuis le début des bombardements au Yémen en mars 2015, des centaines de civils ont été tués par les raids aériens de la coalition sous commandement saoudien à laquelle certains pays arabes ont refusé de participer à l'image de l'Algérie. Le CICR s'est dit «horrifié» par ces nouvelles pertes «monstrueuses» de vies civiles. Le coordinateur humanitaire de l'ONU au Yémen, Jamie McGoldrick, a vigoureusement condamné. «La communauté humanitaire du Yémen est choquée et scandalisée par les raids aériens qui ont visé une salle publique où des milliers de personnes participaient à une cérémonie funéraire.» Ces personnes étaient venues présenter leurs condoléances pour la mort du père du ministre de l'Intérieur Jalal Al-Rouichène. Le maire de la capitale Sanaâ, Abdel Qader Hilal, figure parmi les morts. Il n'est pas exclu que d'autres hauts responsables yéménite aient été tués dans le bombardement. Le général Jalal Al-Rouichène avait été nommé ministre de l'Intérieur par le président Abdrabbou Mansour Hadi. Des tentatives de favoriser un règlement politique dans cette crise du Yémen ont échoué en août dernier lors de pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU au Koweït. Vendredi, le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed avait évoqué la possibilité d'instaurer une trêve de 72 heures, mais le carnage de Sanaâ aura fait éclater toute tentative de rapprochement. Et devrait ouvrir la voie à un durcissement de la guerre fratricide. L'attaque «ne restera pas impunie», a clamé le Conseil politique suprême, mis en place récemment par les Houthis et leur allié Ali Abdallah Saleh l'ex-président du Yémen et personnalité incontournable dans cette crise. Le Conseil a appelé les yéménites à «user de tous les moyens pour répondre à ce crime». Une manifestation s'est tenue hier devant le bureau de l'ONU à Sanaâ pour protester contre «les crimes de guerre» de la coalition saoudienne. M. B./Agences