Présente au Caire pour participer aux travaux de la réunion des experts d'Asie et du Moyen-Orient sur «les retombées de la crise financière mondiale», l'Algérie, par la voix de son représentant, a fait, lundi dernier, un plaidoyer pour la bonne gouvernance dans les institutions monétaires et financières. M. Mohamed Benhocine, conseiller au ministère des Affaires étrangères, souligne que «la mauvaise gouvernance est à l'origine de la crise financière mondiale actuelle, ajoutant à l'occasion que le marché financier, en particulier, ne peut totalement s'autoréguler». Pour l'intervenant, la crise financière a montré que beaucoup de choses doivent être revues dans le système monétaire et financier de l'après-Seconde Guerre mondiale. «Ce système doit être réformé et adapté aux réalités et aux exigences de l'heure», estime M. Benhocine. Pour ce ce faire, rappelle-t-il, «un consensus de plus en plus large se forme pour appeler à un rôle de surveillance plus efficace du FMI et une meilleure régulation et supervision du secteur financier, non seulement au niveau national mais aussi sur le plan mondial». De plus, le représentant de l'Algérie a appelé les institutions financières rénovées «à financer davantage le développement des pays en développement, surtout les moins avancés». Il exhortera la communauté internationale à «réfléchir, d'ores et déjà, à certaines sources nouvelles de revenus comme la taxation internationale des mouvements des capitaux». M. Benhocine n'a pas manqué de rappeler que les pays émergents sont en phase de devenir aujourd'hui «les moteurs importants» de l'économie mondiale, et appelé à une plus grande «représentation de l'Afrique au sein du G20 pour que la réforme soit celle de la communauté internationale tout entière». Les participants à cette rencontre ont mis en exergue la nécessité de faire entendre la voix de l'Afrique dans le monde pour coordonner les efforts à même de juguler la crise financière. La mise en place de modalités de contrôle et de supervision de la gouvernance au niveau des organisations, l'adoption d'une vision politique au sein des institutions financières et la préservation de la liberté des marchés et la création de systèmes d'alerte précoce ont été mis en avant par les participants, qui ont beaucoup insisté sur la réforme des institutions financières mondiales, notamment le Fonds monétaire international (FMI). Les représentants des pays participants ont exploré les perspectives de coopération économique, commerciale et dans le cadre de l'investissement entre les Etats du dialogue Asie-Proche-Orient. Ceci, en plus des moyens à mettre en place une action de coordination dans le cadre de la réforme financière, surtout que les efforts individuels, au double plan national et régional, s'avèrent insuffisants en l'absence de réformes internationales. B. A.