La part du gaz russe commercialisé sur le marché européen va augmenter dans des proportions élevées. De 26% actuellement, elle passera à plus du tiers d'ici 2020. C'est le président du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, qui l'a annoncé hier, cité par les médias russes. Miller s'exprimait depuis Ioujno-Sakhalinsk, sur l'île de Sakhaline, dans l'extrême-orient de la Russie, où il a pris part à la cérémonie d'inauguration de la première usine russe de liquéfaction de gaz qui s'est déroulée en présence du président russe Dmitri Medvedev et du Premier ministre japonais Taro Aso. Il a expliqué que suite à la diminution de la production de gaz en Europe, la part du gaz russe sur ce marché passera de 26% actuellement à 33-35% d'ici 2020. De nouvaux débouchés pour le gaz Russe ? Selon Miller, l'Europe restera à moyen terme «le principal marché» pour Gazprom. En dépit des projets de l'Union européenne de développer des énergies alternatives, nous «continuons de considérer l'Europe comme notre principal marché à moyen terme», a-t-il souligné, indiquant que selon les prévisions du holding gazier qu'il dirige, la consommation de gaz en Europe continuera d'augmenter en 2009 pour se rapprocher de la barre des six cent milliards de m3. Finalement, le conflit gazier ayant opposé pendant un mois la Russie et l'Ukraine ne semble pas avoir affecté les exportations gazières vers le Vieux continent. Pourtant, le bras de fer entre Russes et Ukrainiens avait provoqué le courroux des dirigeants européens, parce que le conflit, commercial d'apparence, était sorti du cadre des relations bilatérales entre Kiev et Moscou et qu'il ne pouvait être réglé qu'avec la participation des Européens. Seulement, les Européens étaient irrités par une crise qui a trop duré, à leurs yeux, et qu'il fallait régler au plus vite quitte à la porter devant les tribunaux. La Commission européenne s'en était mêlée. Elle avait estimé, en termes rigoureux, que la Russie et l'Ukraine ne pouvaient plus «se cacher derrière des problèmes techniques». Le fait est que Gazprom et Naftogaz étaient, au départ du moins, «incapables» de remplir leurs obligations envers les consommateurs européens, tempêtait la Commission bruxelloise, qualifiant cette situation d'«inacceptable et incroyable». Et de souligner qu'il «était possible» dans une certaine mesure de faire état de difficultés techniques afin d'expliquer le blocage du gaz. Faute de volonté politique d'honorer l'accord, la Russie et l'Ukraine ne pouvaient plus être considérées comme des «partenaires fiables» pour la fourniture d'énergie, notait la Commission. Y. S.