Le groupe pétrolier russe numéro un dans son pays a annoncé hier dans un communiqué avoir signé un protocole d'accord avec la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach. L'accord, qui a été signé en présence des ministres de l'Energie des deux pays, Chakib Khelil et Viktor Khristenko, concerne la coopération dans l'exploration et le développement des hydrocarbures, gaz et pétrole, ainsi que dans le raffinage et la commercialisation et l'échange d'expériences. Le protocole d'accord est le fruit de discussions qui ont duré plusieurs mois. Déjà, à la veille de la visite du président russe, Vladimir Poutine, au mois de mars dernier, la perspective de la signature d'un tel accord avait été entrevue aussi bien avec Lukoil qu'avec le géant Gazprom. Les négociations se sont poursuivies pour finalement aboutir à Moscou. Entre-temps, l'Algérie a revu sa loi sur les hydrocarbures en réintroduisant le monopole de Sonatrach. Ce qui devrait faciliter la coopération entre les deux compagnies qui peuvent développer les échanges d'intérêts à travers les projets qu'elles détiennent en Algérie, en Russie ou dans le monde. Les deux compagnies projettent de coopérer aussi bien en Algérie, en Russie que dans d'autres régions du monde. A cet effet, le groupe pétrolier russe prévoit d'ouvrir une représentation à Alger. Lukoil considère l'Algérie comme un pays hautement prioritaire dans sa stratégie d'expansion à l'international, selon le communiqué officiel. Lukoil était en 2004 le second producteur russe de pétrole avec 1,6 million de barils par jour. En termes d'hydrocarbures, la production de Lukoil est actuellement de 2 mbj. Un autre géant russe, Gazprom, était aussi en pourparlers avec Sonatrach. Au mois de mars dernier, le président de Gazprom, Alexeï Miller, avait annoncé qu'un mémorandum entre Sonatrach et sa compagnie allait être signé au mois d'avril. Finalement, les discussions n'avaient pas abouti et elles ont été finalisées au cours de cette même visite à Moscou de Chakib Khelil. Le même type d'accord que celui qui a été signé avec Lukoil a été signé avec Gazprom. Sonatrach et Gazprom sont les deux premiers fournisseurs de l'Europe en gaz et elles projettent toutes les deux d'aller sur le marché américain du GNL. Sonatrach place des cargaisons en spot aux Etats-Unis et Gazprom veut entrer sur ce même marché. Les deux groupes pourraient s'associer sur la chaîne du GNL, de l'amont à la commercialisation. Le président de Gazprom, Alexeï Miller, qui avait accompagné le président russe Vladimir Poutine en Algérie au mois de mars, avait déclaré à un quotidien russe que sa compagnie souhaitait réaliser des projets avec Sonatrach dans le domaine du GNL. Concertation sur la sécurité énergétique En plus des opérations de prospection et de réalisation de gazoducs, Gazprom s'intéresse, avait-il annoncé, à la réalisation de projets pour la production du GNL en partenariat avec Sonatrach. L'Algérie jouit d'une grande expérience dans ce domaine et Sonatrach pourrait être sollicitée pour participer à la réalisation de complexes de GNL en Russie, avait-il précisé. La sécurité et la coopération énergétiques ont été au menu des pourparlers hier entre le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, Victor Khristenko, selon des sources officielles citées par des médias russes. L'entretien a porté notamment sur les mécanismes de mise en application du document « Sécurité énergétique globale » adopté au cours du récent sommet du G8 selon les mêmes sources. A l'heure actuelle, la notion de sécurité énergétique est liée aux tentatives de minimiser les risques existant dans ce domaine et qui présentent des menaces pour le monde entier, a souligné le ministre russe. Seules des activités conjointes des pays occupant les premiers rangs dans le domaine énergétique sont susceptibles de donner des résultats tangibles, a estimé le ministre russe. Les deux parties ont réaffirmé leur disposition à coordonner leurs activités en la matière en conclusion. L'Algérie applique une politique ouverte et transparente, permettant à plusieurs compagnies russes de travailler sur le marché algérien, a, pour sa part, relevé Chakib Khelil, cité par les médias russes. Les entreprises algériennes ont réalisé de grands succès dans le domaine des technologies de production de gaz naturel liquéfié et sont prêtes à faire part de leur expérience à leurs collègues russes, a indiqué M. Khelil. Selon ces mêmes sources, il est prévu de préparer un accord entre les ministères russe et algérien, appelé à consacrer plusieurs ententes sur la coopération dans les secteurs gazier et pétrolier tant sur les territoires de ces deux pays que dans des pays tiers, y compris en matière de production d'hydrocarbures sur le marché européen et mondial. A Moscou depuis mercredi pour une visite de trois jours, M. Khelil s'est entretenu depuis son arrivée avec plusieurs responsables russes.