Photo : Zoheïr Par Amar Rafa Moussa Touati, le président du FNA, déposera, aujourd'hui, auprès du Conseil constitutionnel, son dossier de candidature à l'élection présidentielle d'avril 2009 après avoir récolté le nombre requis de signatures, avant même la date butoir, fixée par la loi, du 25 janvier. Lors d'une conférence de presse, au cours de laquelle il a énuméré les grands axes de sa campagne électorale, Moussa Touati a indiqué avoir tracé un itinéraire long de 4 600 km, programmé quatre meetings principaux et nombre de haltes dans les 37 wilayas qu'il aura à parcourir en 19 jours, pour, enfin, rallier Alger, sa destination finale. En réaffirmant sa détermination à participer à toutes les échéances électorales du pays, «le FNA vise à instaurer le changement et réaffirmer l'autorité du peuple, contrairement à ce qui s'est passé depuis l'indépendance à ce jour», a affirmé le président du FNA. Il ajoutera que sa formation politique se rapproche du peuple et qu'«il est temps pour nous tous d'assumer notre responsabilité», afin dit-il, de «faire en sorte que l'Algérie revienne aux algériens». M. Touati a rappelé que si «la chance ne nous a pas souri en 2004, c'est probablement à cause de dépassements ou de calculs étroits», tout en indiquant que, cette fois-ci, son parti a prouvé, en récoltant les signatures en 10 jours, qu'il est «une force à même d'opérer le changement». Abordant son programme électoral, Moussa Touati dira qu'il vise l'«instauration d'un Etat de droit et de justice. Celui dont rêvaient les martyrs de la révolution», avant d'ajouter que sa participation à la présidentielle est une réponse aux sollicitations des militants lors du deuxième congrès de son parti. «Je suis un militant qui se soumet à la volonté des autres militants qui veulent que je sois leur guide, ou s'ils veulent faire de moi le premier magistrat du pays. Le peuple est souverain pour me choisir comme président», dira en outre le président du FNA. Ce dernier dit vouloir «jeter les idées à la rue pour qu'elles soient adoptées», et affirme que cette dernière [la rue ndlr] «en a assez des mensonges et des promesses utopiques venues d'en haut», de même qu'il rejette les «consultations de l'étranger». Il affirmera en ce sens : «Nous refusons que des étrangers interviennent dans nos affaires, et désirons préserver notre souveraineté et notre entière indépendance.» Au plan socioéconomique, le premier responsable du FNA plaidera pour une sécurité alimentaire et sociale en faveur de tous les Algériens, en affirmant : «Nous voulons faire de l'Algérien un citoyen souverain et le mettre dans une position sociale confortable.» Parlant du boycott de l'élection présidentielle, il affirmera que «l'Algérien ne peut être souverain qu'après avoir participé aux élections, non pas en refusant de donner son avis». Quant à sa vision au sujet de l'économie, elle repose sur la ressource humaine en tant qu'élément essentiel de développement, tout en affirmant son refus de l'économie rentière. Aussi, il devait prôner un changement radical de la structure économique et sociale.En matière de défense nationale, Moussa Touati propose de revoir la formule du service national, en divisant la période de 18 mois en trois tranches, à raison de six mois pour la formation militaire, six autres mois pour l'apprentissage d'un métier et la troisième pour l'emploi des conscrits. Selon lui, l'armée contribue non seulement à la défense mais aussi à l'édification du pays mais le considère comme facultatif pour la gent féminine. Il propose de revoir à la hausse la bourse des étudiants, encourager la recherche scientifique et l'emploi. Sur un autre plan, il considère que si l'on met fin à la corruption, au détournement des deniers publics, on arrivera à régler tous les problèmes dont souffre le pays. Au chapitre politique, le FNA propose la mise en place d'un système de délibérations de toutes les instances élues, et considère que le régime parlementaire donne plus de pouvoir à l'élu. Enfin, concernant la politique de réconciliation nationale, Moussa Touati dira : «Nous n'abandonnerons jamais ce processus», ajoutant que la solution à cette question, «consiste à déterminer l'agresseur de l'agressé et réclamer la repentance».