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L'Algérie à l'abri en matière de réserves d'hydrocarbures même au delà de 2040 Une transition économique et énergétique s'impose, selon Abdelmadjid Attar
En matière de réserves en hydrocarbures, l'Algérie reste à l'abri pour une longue période même au-delà de 2030 ou 2040, a estimé Abdelmadjid Attar, ex-P-dg de Sonatrach et ex-ministre des Ressources en eau, dans une étude publiée par Pétrole et Gaz Arabes (PGA). Dans sa tentative de projection à long terme sur les réserves énergétiques et sur la rente, M. Attar précise qu'une simple projection basée sur les réserves d'hydrocarbures restantes dans le sous-sol, ainsi que celles en cours de développement ou pouvant l'être à moyen terme (réserves probables et possibles), «permet de prévoir jusqu'en 2022, ou 2025, le même niveau de production actuel avec même une possibilité de légère augmentation grâce aux projets de développement actuels, et par conséquent le maintien des volumes d'exportation ainsi que la satisfaction des besoins de consommation énergétique nationale». Il prévient toutefois que seule la rente financière «demeurera incertaine» du fait de l'incertitude sur l'évolution du marché mondial des hydrocarbures. Ce consultant international et directeur général du cabinet d'études Petrochem2000 avertit, à ce titre, qu'au-delà de 2025, «si aucune mesure n'est prise notamment en matière de modèle de consommation énergétique, il est très peu probable que la production d'hydrocarbures conventionnels puisse satisfaire en même temps les besoins de consommation interne, et le même niveau absolu de rente financière». Il ajoutera que seule l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, avec une production additionnelle d'appoint seulement, «arrivera à ralentir le déclin de la production conventionnelle entre 2025 et 2035, et peut-être plus tard aussi en fonction des progrès technologiques futurs». Par ailleurs, cet expert fait part de son inquiétude quant à la croissance «effrayante et non maîtrisée» de la consommation interne du pays par rapport au taux de renouvellement des réserves, un «problème qui devient de plus en plus crucial», considère-t-il. Dans ce contexte, il indique que les prévisions d'exportation nécessaires à la satisfaction des besoins de recettes en devises pour assurer le développement économique, et les prévisions de consommation interne, «laissent prévoir une baisse probable de la rente à compter de 2025 en l'absence de nouvelles découvertes conventionnelles, et d'un éventuel démarrage d'exploitation des hydrocarbures non conventionnels entre 2025 et 2030». Il soulignera que cette hypothèse «ne tient pas compte» de l'évolution du marché pétrolier sur lequel «il serait hasardeux de parier en ce moment». A cet effet, il préconise comme solution aux besoins du pays sur le long terme un changement de cap «immédiat» de la politique énergétique algérienne à travers une double transition économique et énergétique. Pour lui, cette politique énergétique doit mettre en œuvre un «arbitrage» entre la rente pétrolière qu'il faut remplacer par des ressources financières alternatives, et la sécurité énergétique qui continuera à être assurée par les hydrocarbures sur plusieurs décennies (au moins jusqu'à 2040). Dans cette optique, l'Algérie, a-t-il ajouté, doit se préparer à assurer sa sécurité énergétique à travers des stratégies destinées à rationaliser la consommation énergétique intérieure, assurer de «façon transitoire» la disponibilité et la prolongation de la durée d'exploitation des ressources non renouvelables, accélérer l'introduction progressive de nouvelles ressources dites renouvelables et à créer les conditions pour que ces deux transitions «se fassent à travers la naissance de capacités nationales d'innovation, de production, de maintenance et de services, créatrices d'emplois nouveaux et durables». B. A./APS