Lors d'une interview à une chaîne de télévision portugaise, Bachar Al-Assad a déclaré qu'il «attendait de voir» si le nouveau président américain allait changer sa politique étrangère vis-à-vis de la Syrie. Le nouveau président américain suscite l'expectative après une campagne électorale où il aura annoncé des décisions particulièrement en décalage avec la posture actuelle de Washington Réagissant pour la première fois à l'élection de Donald Trump à la présidence américaine il y a une semaine, Bachar Al-Assad a jugé lors d'un entretien accordé à la chaîne portugaise RTP et repris en partie par la télévision d'Etat syrienne, que Donald Trump avait tenu des propos prometteurs sur la nécessité de combattre les extrémistes. Le président Assad s'est dit prêt à échanger avec son homologue américain à ce sujet, ajoutant qu'il fallait «attendre de voir» si le prochain locataire de la Maison-Blanche allait changer la politique américaine vis-à-vis de la Syrie. Le nouveau président américain suscite toujours le scepticisme après une campagne électorale où il aura annoncé des décisions particulièrement en décalage avec la posture actuelle de Washington. «C'est pour cette raison que nous sommes très prudents dans notre jugement à son égard (...) mais disons que s'il combat les terroristes, bien sûr, nous serons ses alliés, un allié naturel avec les Russes, les Iraniens», a fait remarquer Bachar el-Assad. Pendant sa campagne pour la présidence, Donald Trump s'est interrogé sur la pertinence de soutenir les extrémistes minimisant le but officiel de l'administration actuelle à Washington qui réclame le départ de Bachar Al-Assad. Il a aussi observé que, même s'il n'aimait pas le président syrien, «Assad combat Daech» avec l'Iran et la Russie. Lui faire la guerre c'est être inévitablement du côté de Daech ! Le futur président des Etats-Unis à partir du 20 janvier prochain, date de son investiture, semble opter pour une posture différente de son prédécesseur sur cette question sensible de la Syrie. Pour Donald Trump les Etats-Unis ne gagnerait rien en faisant chuter le régime syrien, au contraire c'est renforcer les groupes armés qui représentent la véritable menace. De son côté et dans une interview à la BBC, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a estimé que le président élu américain a raison de vouloir travailler avec la Russie contre Daech en Syrie, mais il l'a exhorté aussi à favoriser des réformes politiques pour empêcher le groupe extrémiste Daech de recruter davantage et de prospérer. Une victoire à long terme contre le groupe Daech requiert une «approche complètement nouvelle», fait valoir le diplomate italo-suédois. «En d'autres termes, une sorte de décentralisation politique en Syrie. Autrement, beaucoup d'autres gens, malheureux en Syrie, pourraient rejoindre Daech alors qu'ils sont en train de combattre Daech», dit-il. R. I.