Chaque année, les services des urgences médicales enregistrent des accidents causés par les produits pyrotechniques, les pétards essentiellement. Le pétard est une véritable bombe minuscule qui, lorsqu'elle explose, peut provoquer blessures et brûlures, voire même des incendies, dont la gravité va de l'anodin au traumatisme grave. Ces accidents touchent essentiellement une population jeune et peuvent entraîner des infirmités définitives. Toutes les parties du corps peuvent être atteintes, en particulier les yeux et les mains. Et chaque fête du Mawlid Ennabaoui apporte sont lot d'accidents. Les services de la Protection civile de la wilaya d'Alger ont ainsi enregistré dans la nuit de dimanche 18h à lundi 8h, six incendies dans différentes communes d'Alger causés par les produits pyrotechniques, a indiqué le chargé de communication auprès de ces services, le lieutenant Khaled Benkhalfallah. L'officier a précisé à l'APS que «ces incendies causés par les produits pyrotechniques ont éclaté au niveau de certains balcons et cours de maisons dans différentes communes de la capitale (Birtouta, El Harrach, Bab El Oued) et dans un hangar de fabrication de poteries aux Eucalyptus», a-t-il indiqué précisant «que ces derniers n'ont fait aucune victime». Dans la commune de Staoueli, un enfant de 11 ans blessé par ces produits dangereux a été évacué par les services de la Protection civile à l'hôpital de Beni Messous. Les services de la Protection civile ont enregistré 2 316 interventions dans des incidents survenus lors de l'utilisation de pétards et autres objets pyrotechniques, a indiqué le directeur de la cellule d'information et des statistiques à la direction générale de la Protection civile, le colonel Farouk Achour. Du côté des services sanitaires, plusieurs cas de brûlures et blessures aux yeux ont été enregistrés aux services des urgences médicales des hôpitaux de la capitale, a constaté l'APS lors d'une tournée, hier à Alger. Des dizaines d'enfants et adolescents âgés de 1 à 15 ans ont été admis aux services des urgences des hôpitaux de Bab El Oued, Mustapha-Pacha et à la clinique Pasteur des brûlés, pour blessures et brûlures de degrés différents causées par l'utilisation de pétards et autres produits pyrotechniques dans la soirée de dimanche dernier. La plus grave blessure sera une amputation d'un doigt effectuée sur un enfant de 7 ans de la commune d'El Hamiz outre celles affectant les yeux et des brûlures de troisième degré, ont indiqué les services hospitaliers. Le Dr Hadj Moôti Khelil Réda, chirurgien au service des brûlés à la clinique Pasteur, a indiqué que dans la soirée de dimanche à lundi, 19 cas graves de brûlures ont été admis venant de différents quartiers de la capitale. Il a précisé que cette clinique est la seule structure à l'échelle nationale qui accueille et prend en charge des blessures graves, faisant remarquer qu'il s'attend à un accroissement des brûlés dans les prochains jours en provenance des différentes wilayas du pays. Aussi, la clinique a-t-elle mis en place un programme de permanence en renforçant les équipes médicales et paramédicales pour une meilleure prise en charge. La clinique a aussi accueilli plusieurs cas transférés d'autres cliniques publiques de proximité en raison de leur gravité, a-t-il poursuivi. Le directeur des permanences au service des urgences médicales à l'hôpital Mustapha-Pacha, Boughida Mohamed, a annoncé que la soirée de dimanche plus de 20 cas ont été recensés. 4 interventions chirurgicales ont été effectuées sur des enfants aux services d'ophtalmologie, pédiatrie et chirurgie maxillo-faciale. Cependant, il a relevé un recul dans le nombre des blessés par rapport à l'année précédente, avec un taux de 60%, dû certainement à l'action des services de sûreté qui ont enregistrés de nombreuses saisies de quantités importantes de pétards. A noter qu'une série de mesures préventives supplémentaires ont été prises par les services de la Sûreté nationale de la wilaya d'Alger, à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui, pour assurer la sécurité des citoyens. Des brigades ont ainsi été mobilisées pour faciliter l'accès des citoyens aux urgences, en cas de blessures dues aux produits pyrotechniques. Le commissaire principal de la police, Madjid Saidi, a indiqué à l'APS que les services de la police ont effectué au 6 du mois en cours, 350 interventions visant à interdire la vente de ces produits, ajoutant que l'opération s'est soldée par la saisie de «près de 4 millions d'unités de pétards». Ainsi, malgré leur dangerosité et les risques d'accidents connus, les produits pyrotechniques continuent à être vendus et les parents continuent à les acheter pour leurs enfants, avec cette fausse idée que «ça n'arrive qu'aux autres», jusqu'au moment où on se retrouve à courir aux urgences avec son enfant ensanglanté ou éborgné. F. O.