Afin de booster la croissance économique, les énergies renouvelables figurent en pôle position et se présentent comme une alternative sur laquelle le gouvernement algérien mise énormément Rechercher une alternative économique devant permettre de faire face à l'impact de la chute des prix du pétrole sur l'économie nationale s'avère plus que nécessaire. Certes, les cours du pétrole commencent à se raffermir quelque peu, depuis la conclusion d'une série d'accords entre les pays de l'Opep et certains pays producteurs non membres, toutefois, le retour à l'ère du pétrole cher n'est guère espérable. D'où, comme, nous l'avons dit plus haut, l'impératif de trouver d'autres alternatives au pétrole à l'image des énergies vertes, appelées aussi «énergies nouvelles et renouvelables». S'il est vrai que les investissements dans ce secteur d'activité demandent des moyens aussi bien financiers que logistiques lourds, il n'en demeure pas moins que les énergies renouvelables se placent comme une source incontestable d'approvisionnement énergétique du pays. Et c'est dans cette perspective qu'un programme national des énergies renouvelables a été conçu par les pouvoirs publics. Faut-il rappeler, à ce titre, que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, à maintes reprises, l'engagement de l'Etat de poursuivre la mise en œuvre du programme national de développement des énergies renouvelables, en le hissant au rang de «priorité nationale». Pour le chef de l'Etat, le développement des énergies renouvelables est à même de «prolonger durablement l'indépendance énergétique de notre pays et de générer aussi une dynamique de développement économique dans son sillage». Le programme national de développement des énergies renouvelables, lancé en 2001 et révisé en février 2015, prévoit une production d'ici à 2030 de 22 000 MW d'électricité de source renouvelable, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10 000 MW supplémentaires à exporter. Ce qui correspond à 27% de la production globale d'électricité et le double de la capacité actuelle du parc national de production de cette énergie. En conséquence, il en résultera, à l'horizon 2030, un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l'éolien accompagné, à moyen terme, de la production d'énergie à partir du solaire thermique, ainsi que l'intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie. Grâce à ce programme, il est prévu de réaliser une économie de près de 300 milliards de m3 de gaz sur la période allant de 2021 à 2030, qui seront orientés vers l'exportation et rapporteront à l'Etat d'importants revenus supplémentaires. Des investissements de l'ordre de 120 milliards de dollars sont nécessaires pour atteindre cet objectif. La réalisation de ce programme est ouverte aux investisseurs nationaux et étrangers, et ce, conformément à la réglementation en vigueur. Le nouveau programme prévoit aussi un mécanisme d'encouragement basé sur les tarifs d'achat garantis : le producteur d'énergie renouvelable bénéficie ainsi de tarifs d'achat qui sont garantis pour une durée de 20 ans pour les installations en photovoltaïque et en éolien. Et afin d'encourager et de soutenir les industriels dans la réalisation de ce programme, il est prévu, entre autres, la réduction des droits de douane et de la TVA à l'importation pour les composants, matières premières et produits semi-finis utilisés dans la fabrication des équipements en Algérie, dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Mise en place d'une industrie du renouvelable, le grand challenge Aux yeux de certains experts, pour réussir cet ambitieux programme, il est impératif de mettre sur pied une industrie du renouvelable. Une industrie qui permettra d'être au diapason de l'évolution des technologies dans ce domaine. Pour ce faire, il est clair qu'il faut profiter de l'expérience des pays pionniers en la matière. C'est dans cette optique, que Sonatrach, selon son P-DG, Amine Mazouzi, prévoit de s'appuyer sur des acteurs internationaux tels la Compagnie italienne ENI. Ce nouveau type de partenariat permettra, selon M. Mazouzi, de développer de nouvelles connaissances et du savoir-faire dans le domaine des énergies renouvelables, incluant des solutions innovantes aux problématiques techniques liées à l'application des technologies existantes ou nouvelles aux conditions locales. Un projet d'une centrale électrique photovoltaïque de 10 MW est en cours de développement, en partenariat avec ENI, avec comme objectif, selon le patron de Sonatrach, de tirer profit du potentiel solaire important de la région pour alimenter les installations du champ de BRN en générant 20GWh/an d'énergie électrique. D'autres projets d'intérêt commun, seront identifiés pour la production d'énergie à partir de sources d'énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse), soit dans des sites déjà développés par Sonatrach et/ou ENI, soit dans les sites non développés. B. A. Encadré Le doublement de la part des filières vertes dans le bouquet énergétique très bénéfique L'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) avait publié, en janvier dernier, un rapport en forme d'appel à la mobilisation générale. Il établissait qu'à l'échelle de la planète le doublement de la part des filières vertes dans le bouquet énergétique, d'ici à 2030, aurait pour effet une hausse du PIB mondial comprise entre 0,6% et 1,1%, soit un gain de croissance de 700 à 1 300 milliards de dollars (de 630 à 1 170 milliards d'euros) par an. Cela, tout en générant plus de 24 millions d'emplois. L'Irena poursuit sur sa lancée, avec un nouveau rapport, Roadmap for a renewable energy future, présenté en mars à Berlin, dans le cadre d'une conférence internationale sur la transition énergétique. Il conclut que porter de 18% (chiffre de 2014) à 36 % la part des filières alternatives dans la consommation totale d'énergie, à l'horizon 2030, nécessiterait un investissement certes important, estimé à une moyenne annuelle de près de 700 milliards d'euros. Cela entraînerait un renchérissement significatif du coût du système énergétique mondial, de l'ordre de 260 milliards d'euros par an. Mais - et c'est le point essentiel - cette transformation permettrait de réaliser une économie entre quatre et quinze fois supérieure (entre 1 100 et 3 800 milliards d'euros).