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Le pouvoir d'attraction de l'OPEP mis en évidence dans une analyse Même si le cartel souffre depuis sa création de l'absence de mécanismes d'incitations à respecter les quotas
«Avec 71,5% des réserves mondiales et une part de marché dans la production mondiale estimée à 41 %, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est un acteur central du marché pétrolier». C'est ce qu'a signalé l'économiste spécialisé en énergie, Emmanuel Hache, dans une analyse parue dans la Revue internationale et stratégique. Intitulé «l'Opep peut-elle survivre dans un monde d'abondance pétrolière ?», l'analyse, il faut le signaler, est parue dans le cadre d'un dossier «Energie: transitions et Recompositions». M. Emmanuel, qui est professeur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques, basé à Paris, a estimé que même si cette organisation souffre depuis sa création de l'absence de mécanismes de compensation interne et d'incitations à respecter les quotas, elle «a pourtant encore surpris les marchés en annonçant une diminution de 2% de sa production et en cherchant parmi les producteurs non-Opep, Russie en tête, un nouvel axe de coopération». Il a souligné dans ce contexte que l'Organisation, historiquement, «a toujours su s'accommoder des relations conflictuelles entre ses membres», rappelant que le paroxysme ayant été atteint lors de la guerre irano-irakienne (1980-1988), période durant laquelle les deux belligérants siégeaient à la même table au sein de l'Opep. «Plus intéressant est le pouvoir d'attraction de l'Organisation plus de cinquante ans après sa mise en place : le retour de l'Indonésie et du Gabon témoigne à la fois de son dynamisme, mais également de son incapacité à stabiliser les prix», a noté Emmanuel Hache, précisant que ces retours présentent pour l'Opep «un pari économique sur l'avenir énergétique de certaines régions». «Derrière ces retours se cache peut-être également une évolution plus structurelle», a-t-il tenté d'expliquer, précisant que «plus qu'une organisation de pays exportateurs, et après avoir perdu progressivement la capacité à fixer le prix du pétrole dans les année 1980, l'Opep risque à terme de ressembler de plus en plus à un grand forum international du pétrole, une agence internationale de l'énergie des pays du Sud en quelque sorte». Pour l'auteur de cette analyse, cette transformation «prendrait tout son sens à l'heure où certains de ses membres (…) ont lancé de profondes transformations de leurs modèles énergétiques en misant sur les énergies renouvelables ou sur une diversification structurelle de leurs activités.» B. A./APS Encadré 1 Poutine : «La Russie continuera à coopérer avec l'OPEP» Le président Vladimir Poutine a réitéré, vendredi dernier, lors de sa grande conférence annuelle à Moscou, la «poursuite de la coopération» de la Russie avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, en vue de la stabilisation des marchés du pétrole. «La Russie continuera à coopérer avec l'Opep à l'avenir, et respectera ses engagements», a indiqué Poutine en évoquant les perspectives de l'économie russe en 2017 à la lumière des fluctuations des cours du brut. Evoquant les cours actuels du baril de pétrole, Poutine s'attend à une hausse des cours de l'or noir. «Une différence de prix de 10 dollars apportera des revenus supplémentaires au budget russe», a-t-il indiqué, ajoutant que le budget russe se baserait sur une estimation conservatrice de 40 dollars le baril. Selon lui, l'économie russe s'est adaptée, mais il est encore impossible de dire comment les prix du pétrole influeront sur l'économie russe. «Au second semestre 2017, les excédents sur le marché du pétrole disparaîtront», a-t-il souligné. Encadré 2 L'Arabie saoudite compte vendre 49% d'Aramco en 10 ans L'Arabie saoudite envisage de vendre en dix ans 49% des parts de son géant pétrolier Aramco, dont l'introduction en Bourse est annoncée pour 2018, a rapporté, hier le quotidien saoudien Al-Eqtisadiah en citant «un haut responsable». Le fruit de cette opération sera investi «localement et à l'étranger» par le Fonds public d'investissements du royaume, a ajouté ce responsable non identifié, sans donner d'autres détails. Premier exportateur mondial de brut, le royaume saoudien, sous pression de la baisse des prix du pétrole, a annoncé cette année une introduction en Bourse d'Aramco dans le cadre d'un plan de restructuration de son économie, trop dépendante de l'or noir. Ce plan, présenté en avril par le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, le nouvel homme fort du royaume, a prévu jusqu'ici la cession de moins de 5% d'Aramco avec l'ambition de constituer un fonds souverain de quelque 2 000 milliards de dollars (1 912 milliards d'euros). En prévision de son introduction en Bourse, Aramco doit commencer en 2017 la publication de ses bilans trimestriels, une opération qui fournira de meilleures données pour les investisseurs potentiels, avait-il indiqué. Les parts d'Aramco seront proposées selon lui sur le marché saoudien mais la même opération est envisagée sur des places étrangères comme New York, Tokyo et Hong Kong.