L'industrie militaire est une des stars de la Foire de la production algérienne qui se tient aux Pins maritimes (Alger). Pour sa première participation, le ministère de la Défense nationale a vu son stand, exposant des produits de ses unités industrielles, drainer de nombreux visiteurs, entre professionnels et citoyens intéressés par les produits exposés. Ainsi, le secteur industriel militaire se pose comme un acteur actant sur la scène économique nationale où il enregistre des résultats prometteurs. A ce propos, le premier responsable de la Direction des fabrications militaires (DFM) au ministère de la Défense nationale, le général-major Rachid Chouaki, dira à l'APS, que la participation de la DFM à cette foire répond à sa volonté de s'ouvrir au large public pour faire connaître certains des produits destinés au marché civil et même à l'exportation une fois la demande du secteur militaire et des corps constitués satisfaite. La DFM supervise plusieurs Epic implantées à travers le territoire national. Il s'agit essentiellement du Groupement de promotion des industries mécaniques, de l'Etablissement de l'habillement et de la chaussure, de la Plateforme des systèmes électroniques, de l'Office national des promotions technologiques et de l'Etablissement de développement de l'industrie des véhicules. «Le Haut Commandement de l'ANP nous a orienté pour créer des filiales dans le cadre du partenariat conformément aux dispositions de la loi de Finances complémentaire 2009. C'est dans ce sens que la plupart de ces Epic ont mis en place des filiales de production et de prestations de service», explique le DFM. Cette nouvelle stratégie du ministère de la Défense nationale a donné naissance notamment à la Société algérienne pour la production de poids lourds de marque Mercedes-Benz Rouiba (Sappl-MB), joint-venture algéro-germano-émiratie, à celles de fabrication de véhicules de marque Mercedes-Benz SPA/Tiaret, et à celle de fabrication de moteurs de marques allemandes (Mercedes-Benz, Deutz et MTU) SPA/Oued Hamimine (Constantine). La DFM s'est aussi investie dans l'industrie électronique avec l'usine de Sidi Bel Abbes. «Nous avons une plateforme de fabrication de radars et de caméras thermiques dans cette wilaya, que nous fabriquons en partenariat avec des marques étrangères», dira le responsable qui insiste sur le souci de la DFM d'«assurer une meilleure qualité des produits et améliorer le taux d'intégration», deux paramètres qui «constituent une priorité dans notre politique d'investissement», soutient-il. Dans le domaine aéronautique, un premier pas est fait dans la fabrication et la réparation avec le projet de fabrication d'hélicoptères utilitaires à Ain Arnat (Sétif), en partenariat avec le constructeur italien Leonardo, qui sera opérationnel à fin 2017. Elargissant la diversification de son activité, la DFM a également procédé à la remise en état de plusieurs usines de textile d'entreprises publiques, qui étaient en difficultés ou à l'arrêt, tout en procédant à une prise de parts de 60% dans le capital de chacune de ces entreprises implantées à travers différentes wilayas pour créer des filiales de l'Entreprise algérienne des textiles industriels et techniques du ministère de la Défense nationale (Eatit). Ce déploiement de l'industrie militaire a aussi eu des répercussions sociales. En effet, ce secteur emploie «entre 20 000 et 30 000 civils», a indiqué le général-major Chouaki. S'agissant des exportations, il dira que dans les contrats de partenariat établis avec les étrangers, la DFM exige aussi de ses partenaires le placement des équipements produits localement dans les circuits de distribution à l'international dont ses partenaires disposent. N'est-ce pas là la stratégie d'un opérateur économique performant, qui, connaissant ses forces et ses faiblesses, travaille à conforter les premières et à combler les deuxièmes pour devenir plus compétitif ? R. C./APS