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Industrie sidérurgique : des projets structurants en phase d'exploitation L'Etat veut diminuer les importations de produits d'aciérie estimées à 10 milliards de dollars par an
L'Algérie deviendra, à très court terme, un pays autosuffisant en produits sidérurgiques et ce, grâce à l'exploitation des deux nouveaux complexes sidérurgiques d'Oran et de Bellara (Jijel) L'Algérie importe annuellement entre 2,5 et 3 millions de tonnes de rond à béton, la production nationale de cette matière ne couvrant que 30% à 35% des besoins du marché. Une situation qui devra changer, à court terme, et ce, grâce à l'exploitation des deux nouveaux complexes sidérurgiques d'Oran et de Bellara (Jijel). Des complexes qui ont fait, récemment l'objet d'une visite par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb. Lancé en réalisation en 2015, le futur complexe sidérurgique de la zone de Bellara, à El Milia, au sud-est de Jijel, est le fruit d'un partenariat entre l'entreprise Sider et le Fonds national d'investissement (51%), et le groupement d'acier qatari (Qatar International) (49%). Ce mégaprojet industriel, qui diminuera les importations des produits d'aciérie en Algérie estimées, annuellement, à 10 milliards de dollars, soit 20% du total de ces exportations, produira dans une première étape 2 millions de tonnes d'acier par an en 2017, avant de passer à 4 millions de tonnes en 2019, ce qui permettra de répondre à la forte demande du marché national en produits sidérurgiques, de réduire les importations et pourquoi pas, de se pencher vers l'exportation. Selon le ministre de l'Industrie, ce complexe sera mis «en exploitation partielle à partir de mai prochain avec l'inauguration du premier laminoir». A partir de cette date, les premiers essais devront débuter, ce qui va réduire les importations et l'Algérie deviendra, à partir du deuxième semestre 2018, «un pays autosuffisant en la matière», selon M. Bouchouareb. S'étendant sur une superficie avoisinant les 216 ha de la zone industrielle Bellara, le complexe tant attendu, devra ainsi permettre au pays de mettre en place une industrie nationale développée et compétitive. Le complexe sidérurgique de Bellara sera, faut-il le souligner, doté de deux aciéries et de trois laminoirs. Il produira l'acier plat et des aciers spéciaux, et accompagnera l'évolution des différentes filiales industrielles, celle ferroviaire et du secteur automobile notamment. Combiné au dynamisme du port de Djenjen à la faveur du parachèvement du projet de la pénétrante autoroutière entre Jijel et la ville d'El Eulma (Sétif), cet investissement sera d'un impact certain sur l'économie régionale et nationale, selon ses responsables. La centrale électrique pour laquelle un investissement de 89 milliards de dinars a été consenti, implantée à proximité immédiate du complexe, devra assurer une alimentation constante de cette énergie vitale pour cette industrie capitale. D'une capacité de près de 1 400 méga watts (1 398,29 MW), cette centrale électrique est réalisée dans le cadre du projet du complexe sidérurgique algéro-qatari de Bellara. Le tiers de la capacité globale de cette centrale électrique, soit environ 400 méga watts, dont la réception est prévue pour 2018, sera consommé par le complexe Bellara. L'autre projet industriel phare devant permettre au pays de substituer aux importations notamment en produits sidérurgiques, est le complexe algéro-turc «Tosyali». Ce projet basé sur la technologie «Direct RéducedIron» est doté d'une capacité de production de 2,1 millions de tonnes par an de rond à béton et aciers divers. Ce complexe, d'un coût d'1,3 milliard de dollars, sera totalement achevé à la fin de l'année 2017 et la partie laminoir sera réceptionnée en mai prochain, selon ses responsables. Rappelons que la société Tosyali Algérie, créée en 2008, a mis en exploitation le premier complexe de production d'acier et de rond à béton en juin 2013. Deux ans après, soit en 2015, cette même société a mis en exploitation une extension constituée d'une unité laminoir de production de fil machine pour approvisionner les PME et les entreprises de construction. Selon le ministre de l'Industrie, le complexe «Tosyali» va faire de la commune de Béthioua, le premier pôle sidérurgique à l'échelle de l'Afrique. Avec ces projets structurants, l'Algérie pourra, sans nul doute, réduire sa dépendance aux hydrocarbures et partant diversifier son économie. C'est la nouvelle vision économique du pays qui vise à promouvoir l'investissement productif. B. A.