L'Algérie importe actuellement pour quatre milliards de produits chimique et pétrochimique. Mais avec l'entrée en production de plusieurs usines et l'engagement de nombreux projets d'investissements dans ce secteur, ce montant va considérablement baisser à court terme mieux encore il (le secteur) va dégager des excédents de production qui ont de fortes chances de se placer sur le marché international dans la mesure où les partenaires de la compagnie Sonatrach comptent parmi les géants de l'industrie pétrochimique dans le monde. De prime abord, il est utile de rappeler que le projet de création d'une industrie pétrochimique ne date pas d'hier mais sans pour autant connaître un début de mise en œuvre si ce n'est depuis quelques années où les pouvoirs publics se sont enfin décidés à la mettre sur rails car convaincus de l'importance du rôle que ce secteur est appelé à jouer à l'avenir dans l'industrie algérienne notamment dans ses besoins de matière de base nécessaires pour sa relance. Pour ce faire, pas moins de 20 projets intégrés dans le secteur de la pétrochimie seront réalisés d'ici 2024 et qui viendront s'ajouter aux usines de production déjà opérationnelle. Selon un responsable de la branche pétrochimie à Sontrach, rencontré lors de la cérémonie de signature d'un accord de partenariat entre la compagnie algérienne et société saoudienne SABIC dans le secteur de la pétrochimie, ces projets permettront de mettre sur le marché algérien et à l'international quelque 2,5 millions de tonnes de produits pétrochimiques constitués de 16 dérivés pétroliers de base. Toujours à propos du programme d'investissement dans le secteur de pétrochimie que compte mener à terme la Sonatrach, il utile de souligner que le coût de ces projets avoisine les 36 milliards de dollars ce qui bien évidement ne peuvent être financés sans l'apport de capitaux étrangers. C'est-à-dire que le programme va être réalisé grâce à des contrats de partenariat conclus entre Sonatrach et de grandes sociétés versées dans l'industrie pétrochimique. En effet, Sonatrach est actuellement en discussions avec divers partenaires internationaux technologues pour le montage en partenariat de cinq projets pétrochimiques à savoir le projet de complexe Ethane&GPL de 1 million de tonnes d'éthylène, le projet de complexe de méthanol et dérivés d'une capacité de 1 million de tonnes. Le projet de complexe de caoutchoucs synthétiques ainsi que le projet de complexe de pneus de 5 millions d'unités. Cependant, il y a lieu de faire remarquer que la compagnie Sonatrach a lancé trois projets en effort propre en l'occurrence le projet de réhabilitation de l'unité éthylène du complexe pétrochimique Skikda (CP1K) pour produire 120 000 tonnes par an d'éthylène, la réalisation d'un complexe de production de MTBE d'une capacité de 200 milles tonnes/an dont le contrat PMC sera signé le 18 décembre dernier. A rajouter le projet de complexe LAB d'une capacité de 100 milles tonnes par an, dont le contrat PMC sera signé incessamment. Selon le département pétrochimie de la Sonatrach, ces projets devront créer 29 000 postes d'emploi directs et près de 60 000 emplois indirects, permettront, indique la même source, «de produire sept à huit dérivés à partir de la transformation du gaz». «Ces projets dans la pétrochimie permettront également de fabriquer environ 500 000 tonnes/an de polypropylène, à partir de propane et produire aussi du caoutchouc synthétique pour les besoins d'une usine de pneumatique projetée en Algérie», apprend-on du côté de la compagnie pétrolière et gazière algérienne. Cette dernière compte aussi lancer plusieurs projets de valorisation des produits pétroliers. Elle compte notamment construire une usine de production d'acides pour des besoins spécifiques de la branche agroalimentaire. Sonatrach vise aussi à usiner les principales matières premières issues de produits pétroliers parmi lesquelles celles destinées à la production de polyéthylènes, pour la confection de divers plastiques et fibres pour l'industrie du tissage ainsi que d'autres matières de base demandées par les industries pharmaceutiques et la construction. Tout cela avec le concours de sociétés étrangères qui n'ont pas hésité à répondre présentes pour s'associer à Sonatrach sur l'ensemble de la filière pétrochimie. Ce qui signifie que les sociétés étrangères qui se sont engagées avec Sonatrach croient au développement de la pétrochimie en Algérie dans la mesure où les partenaires étrangers pourront réserver une place à notre production nationale, sur les marchés internationaux. C'est d'autant plus souhaité quand on sait que nos produits auront du mal à se placer dans ce segment sans les partenaires étrangers. C'est d'ailleurs ce qui se fait à partir des 5 usines qui sont entrées en production. Il s'agit de la production d'ammoniac et d'urée pour les quatre premiers, avec comme partenaires les groupes Orascom Almet Fertiberia et Bahwan. Le cinquième est une association entre Sonatrach et Total pour la construction d'un complexe de craquage de méthane. En clair, une part importante de leur production est destinée à l'exportation. Ainsi et selon des experts dans le domaine, l'Algérie qui importe aujourd'hui environ 4 milliards de dollars en produits chimiques et pétrochimiques devra voir son PIB augmenter de 10 milliards de dollars, soit une augmentation de 5%. Un taux qui pourrait encore s'élever au vue de l'importance des ressources gazières du pays une fois mis en œuvre d'autres investissements dans le domaine de la pétrochimie. C'est d'autant plus faisable quand on sait, selon les estimations les plus courantes, que le prix du gaz facturé aux industriels de la pétrochimie ne devrait représenter que 7 à 10% du prix réel déterminé par le marché. Il s'agit là d'un avantage considérable consenti à ces investissements. Une donne qui laisse croire que le secteur de la pétrochimie va connaître un dynamisme certain dans notre pays. Z. A.