Selon une étude de la Banque mondiale, l'Algérie figure parmi les 45 pays dans le monde dotés de politiques énergétiques «solides». L'Algérie est ainsi l'un des champions de l'énergie durable parmi le groupe des pays en développement, estime la BM. La Banque mondiale (BM), dans son dernier rapport, a mis en évidence les efforts déployés par l'Algérie en termes d'énergie durable. Intitulée Les indicateurs réglementaires pour une énergie durable, le document de la BM passe au crible les politiques de 111 pays dans trois domaines : l'accès à l'énergie, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Selon cette étude, sur ces 111 pays, l'Algérie figure parmi les 45 pays dans le monde dotés de politiques énergétiques «solides». L'Algérie est ainsi l'un des champions de l'énergie durable parmi le groupe des pays en développement, estime la Banque mondiale. Avec un score global de 69 points sur 100, l'Algérie a obtenu la note maximale de 100 points pour l'indicateur de l'accès à l'énergie, 55 points pour l'efficacité énergétique et 51 points pour le développement des Energies nouvelles et renouvelables (EnR). Le rapport note que les mesures visant à promouvoir les énergies renouvelables (cibles, incitations et institutions) sont nombreuses. La difficulté, selon la Banque mondiale, n'est plus de trouver des sources d'énergie renouvelables, mais de faire en sorte que les capacités croissantes des centrales soient pleinement intégrées au système électrique et servent à produire de l'électricité. Développement des EnR, une priorité nationale Notons à ce titre que le développement à large échelle des énergies renouvelables, en Algérie, est déclaré priorité nationale par les pouvoirs publics. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, faut-il le souligner, l'a réaffirmé, à maintes reprises. Pour le chef de l'Etat, le développement des énergies renouvelables est à même de «prolonger durablement l'indépendance énergétique de notre pays et de générer aussi une dynamique de développement économique dans son sillage». Considérant la portée hautement stratégique de ce secteur, le chef de l'Etat a décidé, lors de la révision du programme national de développement des énergies renouvelables, en février 2015, de l'élever au rang de priorité nationale. Ce programme prévoit, rappelons-le, une production d'ici à 2030 de 22 000 MW d'électricité de source renouvelable, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10 000 MW supplémentaires à exporter. Ce qui correspond à 27% de la production globale d'électricité et le double de la capacité actuelle du parc national de production de cette énergie. En conséquence, il en résultera, à l'horizon 2030, un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l'éolien accompagné, à moyen terme, de la production d'énergie à partir du solaire thermique, ainsi que l'intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie. Au titre de ce programme, 400 mégawatts ont été, jusqu'à présent réalisés, à partir d'énergies renouvelables pour un investissement de 120 milliards de dinars, selon le ministre de l'Energie, Nourredine Bouterfa qui cite notamment la centrale électrique hybride de Hassi R'mel d'une capacité de plus de 100 mégawatts et la centrale solaire pilote de Ghardaïa (1,1 mégawatt). Inaugurée en juillet 2011, la centrale électrique hybride (gaz-solaire) de Hassi R'mel est plus précisément d'une capacité de 150 mégawatts (MW) dont 120 mégawatts produits à partir du gaz et 30 mégawatts par l'énergie solaire. Implantée dans la région de Tilghemt, à 25 km au nord de Hassi R'mel, le plus grand gisement gazier en Afrique, cette structure, première du genre dans le monde, permettra de réduire la quantité du gaz brûlé à la faveur du champ solaire et aussi de réduire de 33 000 tonnes par an les émissions de CO2. De même, une quantité de 7 millions de mètres cubes sera économisée chaque année et peut être exportée ou utilisée pour d'autres applications. Pour ce qui est de la mini-centrale solaire à cycle combiné (électricité + solaire) de Ghardaïa, elle est d'une puissance de 1,1 MW. Inaugurée en juillet 2014, cette structure est érigée sur une superficie de 10 hectares près de la zone urbaine d'Oued Nachou, à une dizaine de kilomètres de Ghardaïa. Dotée de 6 000 panneaux photovoltaïques, cette mini-centrale permettra aussi de lancer une dynamique de promotion de la recherche spécialisée en matière de développement des énergies renouvelables et constituera un centre d'expérimentation des nouvelles technologies en matière d'énergie solaire. A ces projets pilotes s'ajoutera, le projet de 4 000 mégawatts, dont l'appel d'offre a été lancé en décembre dernier. Avec ce projet, «le développement des énergies renouvelables va commencer à prendre forme, sous peu», selon le directeur général du Centre national des énergies renouvelables, Nourredine Yassaa. Promouvoir l'efficacité énergétique, l'autre priorité Outre le développement des énergies renouvelables, l'Algérie œuvre également à promouvoir l'efficacité énergétique, un volet aussi relevé dans le rapport de la Banque mondiale mentionné plus haut. Le lancement du programme national d'efficacité énergétique obéit à la volonté de l'Algérie de favoriser une utilisation plus responsable de l'énergie et d'explorer toutes les voies pour préserver les ressources et systématiser la consommation utile et optimale. Sa mise en œuvre générerait une économie d'énergie cumulée de l'ordre de 90 millions de TEP (tonne équivalent pétrole), dont 60 millions à l'horizon 2030 et 30 millions de TEP, au-delà de 2030. Ainsi, il permettrait pour l'année 2030 de réduire la demande en énergie d'environ 10%. Le programme se focalise sur les secteurs de consommation qui ont un impact significatif sur la demande d'énergie. Il s'agit principalement du bâtiment du transport et de l'industrie. Pour le secteur du bâtiment, le programme vise à encourager la mise en œuvre de pratiques et de technologies innovantes, autour de l'isolation thermique des constructions. Des mesures adéquates seront prévues au niveau de la phase de conception architecturale des logements. Il s'agit également de favoriser la pénétration massive des équipements et appareils performants sur le marché local, notamment les chauffe-eau solaires et les lampes économiques. Rien que pour l'année 2017, il est prévu la distribution de neuf millions de Lampes à baisse consommation (LBC) par an au profit des ménages, composés de six millions de Lampes fluorescentes compactes (LFC) et de trois millions de lampes à diode électroluminescente (LED). S'agissant de l'éclairage public performant, il est prévu de remplacer 200 000 lampes énergétivores par des lampes à sodium haute pression et installer près de 10 000 systèmes d'éclairage public à LED. Concernant les chauffe-eau solaires, il est programmé, pour l'année en cours la fourniture et l'installation de 2 000 kits au niveau de logements individuels et à des infrastructures du secteur tertiaire (hôpitaux...). Pour l'isolation thermique des habitations, l'année 2017 sera consacrée à la détermination des programmes de construction dans leur phase de conception par commune et par wilaya en vue d'établir la feuille de route de cette opération en 2018 avec l'objectif d'assurer l'isolation de 5 000 logements/an jusqu'à 2021. S'agissant du secteur des transports, le programme national de l'efficacité énergétique vise à promouvoir les carburants les plus disponibles et les moins polluants, en l'occurrence, le GPLc et le GNc : l'objectif étant de contribuer à réduire la part du gasoil, en plus des retombées bénéfiques sur la santé et l'environnement. Ceci se traduirait par une économie, d'ici 2030, de plus de 15 millions de TEP. En 2017, une capacité nationale de conversion de 50 000 véhicules/an au GPL carburant (GPL/c) sera mise en place à travers un réseau constitué d'une centaine d'installateurs agréés. Et pour le secteur de l'industrie, le programme vise à amener les industriels à plus de sobriété dans leurs consommations énergétiques. En effet, l'industrie représente un enjeu pour la maîtrise de l'énergie du fait que sa consommation énergétique est appelée à s'accroître à la faveur de la relance de ce secteur. Pour ce secteur, c'est plus de 34 millions de TEP qui seront économisées. Pour l'exercice 2017, pas moins de100 opérations sont retenues, avec 50 opérations d'aide à la décision et 50 autres d'aide à l'investissement au profit d'opérateurs industriels publics et privés. B. A.