Les prix du pétrole reculaient, hier en cours d'échanges européens pour la cinquième séance consécutive, la crainte d'une hausse de l'activité américaine pèse sur le marché. En début d'après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 51,17 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 20 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat d'avril cédait 27 cents à 48,22 dollars. «Les cours du pétrole commencent la semaine comme ils avaient passé la précédente, au plus bas depuis l'accord de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr), malgré la faiblesse du dollar», a commenté un analyste. Fin 2016, les cours avaient décollé, dopés par la perspective d'une baisse de l'offre mondiale en raison de l'accord liant l'Opep et d'autres grands producteurs, qui s'engageaient à limiter leurs productions durant les six premiers mois de 2017 pour entamer les réserves mondiales et rééquilibrer le marché mondial. «La baisse de ce lundi (hier, ndlr) intervient alors que l'entreprise privée Baker Hughes a publié vendredi soir ses données sur les puits actifs aux Etats-Unis, qui ont augmenté pour la huitième semaine consécutive, ce qui nourrit les craintes d'une hausse de la production américaine qui compenserait les baisses de l'Opep», a expliqué l'expert. «Les données recueillies par sondage sur les niveaux de production font état d'une baisse de l'Opep, mais il n'y a pas vraiment d'autres éléments qui montrent que l'offre se resserre. Au contraire, les réserves américaines de brut atteignent des nouveaux records chaque semaine, et les importations chinoises de février sont tout juste en deçà de leur niveau record de décembre dernier», ont abondé d'autres analystes. Les 14 pays membres de l'Opep avaient passé un accord fin novembre pour réduire, au premier semestre 2017, leur production de 1,2 million de barils par jour, à 32,5 millions, pour faire remonter les prix. Dix jours plus tard, 11 autres pays non-membres de l'Opep ont eux aussi décidé de baisser leur production de 560 000 barils par jour. «Il semble que ces mesures n'aient pas suffi, constate Francis Perrin, directeur de la revue Pétrole et Gaz arabe. Car d'autres facteurs sont venus impacter les prix.» Il s'agit, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), de la hausse des stocks américains et de la remontée des taux d'intérêt américains. Ces deux éléments rendent, selon l'AIE, incertain le rééquilibrage entre l'offre et la demande de pétrole attendue en 2017. Mardi dernier, au CeraWeek (grand rendez-vous annuel des acteurs mondiaux de l'énergie), Khalid Al-Falih, le ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite (chef de file de l'Opep), a indiqué que la possibilité d'une extension de l'accord de l'Opep ne se déciderait pas avant mai. Le même jour, dans une interview accordée à Cncb, Khalid Al-Falih, a par ailleurs répondu par l'affirmative à la question «est-ce que la pire chute des prix du pétrole est finie?», estimant notamment que «la demande est en train de s'accélérer» et que «l'économie mondiale se porte bien». B. A./Agences La Russie opte pour plus de 50 projets pétroliers et gaziers en Iran Les compagnies pétro-gazières russes ont d'excellentes perspectives de prospection et d'exploitation de nouveaux gisements en Iran, a déclaré à Sputnik l'analyste iranien indépendant Omid Shokri Kalehsar. À part Shanguleh et Cheshmeh Khosh, la société russe Gazprom Neft est prête à étudier d'autres gisements en Iran, a indiqué, pour sa part, le premier vice-président du conseil d'administration de la compagnie, Vadim Iakovlev. «Nous sommes prêts à étudier d'autres gisements. Pour le moment, un mémorandum est signé pour deux gisements», a souligné le responsable, précisant qu'il s'agissait notamment des gisements de Shanguleh et de Cheshmeh Khosh dans la province d'Ilam à la frontière avec l'Irak. Le mois dernier, l'Iran a découvert de nouvelles réserves de pétrole évaluées à 15 milliards de barils, dont deux milliards de barils de pétrole récupérable, selon la Société nationale iranienne du pétrole (Nioc). En outre, 1 870 milliards de mètres cubes de gaz ont été découverts. L'Iran se classe parmi les pays les plus riches en réserves de pétrole et de gaz dans le monde», a souligné de son côté le directeur général de la Nioc, Ali Kardor. «L'Iran partage avec l'Irak le gisement de Shanguleh. […]. Pour le moment, les travaux n'y ont pas commencé, faute d'investissements nécessaires. Près de deux milliards de dollars sont nécessaires pour son exploitation commerciale à plein rendement», a indiqué l'interlocuteur de l'agence. Et d'ajouter que les compagnies russes, telles que Gazprom et Lukoil, pourraient investir dans ce projet et dans encore 50 autres projets iraniens dans le Golfe, dans le détroit d'Oman, dans la province d'Ilam et en mer Caspienne.