Les cours du pétrole poursuivaient sur leur montée lundi en Asie, portés par les espoirs de voir l'Opep et d'autres producteurs continuer à s'imposer des limites afin de rééquilibrer le marché. Vers 04H10 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, progressait de 51 cents à 50,84 dollars dans les changes électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juillet, gagnait 50 cents à 54,11 dollars "C'est une grosse semaine pour le pétrole avec la réunion jeudi de l'Opep à Vienne. Le marché a déjà digéré le fait que l'Arabie saoudite comme la Russie militent pour une extension de neuf mois" des coupes dans la production d'or noir, a déclaré Chris Weston, analyste chez IG Markets. L'Opep s'impose depuis janvier des limites de production, aux côtés de partenaires comme la Russie, et elles ne sont pour l'heure prévues que jusqu'à la fin juin. Les investisseurs s'attendent à ce que ces limites (-1,8 million de barils par jour) soient prorogées pour soutenir le marché en proie à l'excès d'offre. Vendredi à la clôture, le WTI a gagné 98 cents à 50,33 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent a avancé de 1,10 dollar à 53,61 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental Exchange (ICE).
Large soutien à une prolongation de l'accord L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et des pays extérieurs à l'Opep sont en passe de s'entendre sur une prolongation de leur accord de réduction de la production mondiale de pétrole lors de leur réunion prévue jeudi, l'Arabie saoudite ayant estimé dimanche que la plupart des participants soutenaient cette initiative destinée à désengorger le marché. Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, a déclaré qu'une telle prolongation de neuf mois, conjuguée à la participation d'un ou deux petits producteurs supplémentaires, devrait suffire à ramener les stocks mondiaux de pétrole à leur moyenne sur cinq ans, un indicateur essentiel pour l'Opep. "Toutes les personnes à qui j'ai parlé (...) ont exprimé leur soutien et leur enthousiasme pour aller ensemble dans cette direction", a dit Khalid al Falih lors d'une conférence de presse à Ryad, tout en rappelant que de nouvelles idées pouvaient encore émerger d'ici la réunion de jeudi. "Nous pensons que la poursuite (de cet effort) avec le même niveau de limitations, plus l'apport d'un ou deux petits producteurs, s'ils veulent se joindre à nous, sera plus qu'approprié pour ramener l'équilibre à cinq ans au niveau où il doit se situer à l'issue du premier trimestre 2018", a-t-il ajouté. L'Opep et des pays extérieurs au cartel, dont la Russie, se sont entendus pour réduire depuis le 1er janvier leur production globale de 1,8 million de barils par jour.
L'Iran ne paraît pas opposé Cet accord, censé expirer fin juin, n'a pas suffi à contracter les stocks ni à redresser durablement les cours du pétrole en raison notamment de la hausse de production de pays ne participant pas à cet effort, en particulier les Etats-Unis. L'Arabie saoudite et la Russie, soit les deux premiers producteurs de pétrole dans le monde, sont convenus de la nécessité de prolonger cet accord de neuf mois, jusqu'en mars 2018. Certains pays paraissent toutefois réticents. L'Irak, dont la production est en plein essor et qui figure au deuxième rang des producteurs de l'Opep, a dit qu'il soutiendrait toute décision du cartel, sans préciser toutefois ses propres intentions. L'Iran, pour sa part, pourrait accepter une telle prolongation de l'accord en cas de consensus, ont dit à Reuters des sources informées des réflexions iraniennes. L'Iran, contre lequel des sanctions internationales ont été levées l'an dernier, a été le seul producteur de l'Opep autorisé à augmenter ses extractions dans le cadre de l'accord. Khalid al Falih a déclaré que, d'après ce qu'il comprenait des propos tenus par son homologue iranien Bijan Zanganeh, Téhéran se satisferait de conserver le plafond de production qui lui a été accordé l'an dernier. Les ministres du Pétrole de l'Opep et de pays extérieurs à l'Opep doivent se réunir jeudi pour discuter de l'avenir de cet accord. Parmi les pistes étudiées par le comité technique chargé de préparer cette réunion figure une prolongation et une amplification de la réduction de la production globale, via la participation de nouveaux producteurs à cet effort concerté. Le Turkménistan, l'Egypte et la Côte d'Ivoire devraient ainsi participer à la réunion de jeudi, ont dit des sources.
Le ministre saoudien confiant Le ministre saoudien de l'Energie s'est dit confiant dimanche sur la perspective d'une prolongation des quotas de production de pétrole, peu avant la prochaine réunion de l'OPEP, qui vise à faire repartir le prix du baril à la hausse. Khaled al-Faleh s'exprimait en amont d'une rencontre prévue jeudi entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie, au cours de laquelle devraient être renouvelés les quotas de production appliqués depuis janvier. Il a précisé que son pays, premier exportateur de brut au monde, ainsi que l'Irak et les pays du Golfe membres de l'Opep, étaient favorables à cette extension et pourraient potentiellement être rejoints par "deux ou trois producteurs", et s'est voulu optimiste sur un retour à l'équilibre du marché d'ici le premier trimestre 2018. La semaine dernière, Moscou et Ryad avaient appelé conjointement les pays producteurs à prolonger leurs quotas de production jusqu'au 31 mars 2018. "Nous avons un engagement total de la partie russe, y compris du président (Vladimir) Poutine lui-même", a déclaré Khaled al-Faleh à des journalistes en marge du sommet entre le président américain Donald Trump et des dirigeants du monde arabo-musulman à Ryad. Face à la chute des prix de l'or noir entamée en 2014, les pays membres de l'Opep s'imposent depuis janvier des limites de production, aux côtés de partenaires comme la Russie. Ces restrictions ne sont pour l'heure prévues que jusqu'à la fin juin. L'Arabie produit actuellement près de 10 millions de barils par jour, selon le ministre saoudien. Le baril s'échange à près de 50 dollars, un prix divisé par deux depuis la mi-2014, en raison d'une offre excédentaire.