Les eaux usées traitées au niveau des huit stations d'épuration opérationnelles au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou ne font l'objet d'aucune réutilisation dans les domaines de l'agriculture ou de l'industrie, a déploré lundi à l'APS le directeur de l'unité de l'Office national d'assainissement (ONA). Les eaux usées traitées au niveau des huit stations d'épuration opérationnelles au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou ne font l'objet d'aucune réutilisation dans les domaines de l'agriculture ou de l'industrie, a déploré lundi à l'APS le directeur de l'unité de l'Office national d'assainissement (ONA). «La totalité des eaux épurées, dont le volume annuel moyen est de 10 millions de mètres cubes, sont rejetées dans la nature en l'absence de demandes d'exploitation exprimées par des agriculteurs ou des industriels», a précisé M. Becha Rachid, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, qui sera célébrée cette année sous le thème «Eaux usées et les différents moyens de les réduire et de les réutiliser». «Une fois traitée et examinée au niveau des laboratoires de contrôle de la qualité dont dispose l'ONA, l'eau obtenue est remise dans les cours d'eau en vue de contribuer à la préservation du milieu naturel», a-t-il expliqué, affirmant que cette ressource peut être «réutilisée dans des activités économiques», sa qualité étant «contrôlée avant et après le traitement». Le responsable a manifesté, dans ce sillage, la disponibilité de l'unité de wilaya de l'Office national d'assainissement à accompagner et à assurer le suivi des éventuels demandeurs d'exploitation de ces eaux dans leurs champs d'activités. «Nous sommes prêts à approvisionner tous les exploitants au niveau local en eau épurée, pourvu qu'ils manifestent leurs besoins et se rapprochent de nos services, notamment dans certaines zones à vocation agricole dans lesquelles nous disposons de stations d'épuration, à l'instar d'Azeffoun, Tadmaït et Draâ El Mizan», a-t-il affirmé. M. Becha a, toutefois, relevé que «la culture d'exploitation de cette ressource hydrique obtenue de traitement des eaux usées n'existe pas encore au sein de la société, d'où l'opportunité de mener des actions de sensibilisation et d'information sur le bienfondé de cette pratique». Cette année, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, «des journées portes ouvertes seront organisées le 22 mars à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, par la direction de l'hydraulique, l'Algérienne des eaux (ADE) et l'ONA, en présence des entreprises du secteur», a-t-il signalé. En plus des expositions qui porteront sur la préservation de la ressource hydrique, son utilisation rationnelle et la lutte contre le gaspillage, les animateurs de la manifestation aborderont des questions liées notamment à la récupération des eaux usées et à leur mise en service pour assurer un développement durable. Et le responsable d'ajouter : «Les services de l'ONA sensibiliseront également les citoyens sur la préservation de l'environnement à travers la réduction des quantités d'eaux usées produites, mais aussi le raccordement aux réseaux d'évacuation sanitaires pour éviter la création des rejets à ciel ouvert qui nuisent à la santé et le milieu naturel». S'agissant du volet infrastructurel, M. Becha a annoncé «l'entrée en exploitation prochaine d'une nouvelle station d'épuration d'une capacité de 9 000 mètres cubes/jour au niveau de la localité d'Azazga». «Une structure dont les travaux de réalisation est pratiquement achevée, au moment où les équipements sont en phase d'installation», a-t-il soutenu. Un autre projet vient d'être lancé au niveau d'Oued Falli, en vue de couvrir le pôle d'excellence et la nouvelle ville prévue pour ce site. «Cette station aura une capacité de traitement de 15 000 mètres cubes/jour d'eaux usées pour un équivalent de 100 000 habitants», a fait savoir le responsable. «Ces projets porteront le nombre de structures d'épuration à dix au lieu des huit opérationnelles actuellement au niveau de Tizi Ouzou, Boukhelfa, Azeffoun, Tigzirt, Draâ El Mizan, Boghni, Tadmaït et Draâ Ben Khedda avec une capacité global de 42 000 mètres cubes/jour pour 290 000 équivalent habitants», a-t-il conclu. APS