La qualité et la densité du partenariat stratégique algéro-européen dans le domaine de l'énergie font de l'Algérie un fournisseur fiable et majeur de l'Europe ainsi qu'un partenaire clé de l'Union européenne (UE), a confié, hier, le commissaire européen chargé de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete, dans un entretien accordé à l'APS à Bruxelles. «L'énergie est un domaine prioritaire du partenariat euro-méditerranéen, car c'est un élément indispensable pour la construction d'une zone de prospérité et stabilité partagée. Dans ce cadre, l'Algérie est un partenaire clé pour l'UE, tant au niveau bilatéral qu'au niveau régional», dira-t-il, rappelant qu'elle reste le troisième fournisseur de l'Europe en gaz, derrière la Russie et la Norvège. «L'Algérie est un fournisseur majeur de l'Europe, un fournisseur qui a toujours été fiable, même dans les périodes difficiles, ajoutera M. Canete qui dit apprécier «cette fiabilité». Pour le commissaire européen à l'énergie, le gaz naturel est «un enjeu stratégique pour les deux parties», assurant, à ce titre, que «l'Europe est, et a vocation à rester, le principal client de l'Algérie». L'UE et l'Algérie sont dans une relation d'«interdépendance. L'Europe s'appuie sur le gaz algérien pour sa sécurité d'approvisionnement et l'Algérie s'appuie sur le marché européen pour la sécurité de la demande», a-t-il expliqué, exprimant la volonté de l'UE de voir «ce commerce mutuellement bénéfique du gaz se poursuivre et se développer davantage». La porte-parole du commissaire Canete, Anna-Kaisa Itkonen, affirmait, il y a une année, que les estimations de la consommation européenne de gaz, quel que soit le scénario, montrent que l'UE continuera à être un grand marché pour le gaz. A savoir par ailleurs, selon des données publiées récemment par l'office statistique de l'UE, Eurostat, qu'après cinq années consécutives de baisse, la consommation d'énergie au sein de l'UE a légèrement rebondi en 2015. Eurostat précise aussi que cette consommation s'est élevée à 1 626 millions de tonnes équivalent pétrole en 2015 contre 1 607 millions un an auparavant. L'Office des statistiques a souligné, à ce titre, qu'au cours de cette période, la dépendance de l'UE vis-à-vis des importations de combustible fossiles a augmenté, 73% étant importés en 2015 contre à peine plus de la moitié (53%) en 1990.On lit également que la nouvelle stratégie de l'Union d'énergie adoptée, il y a plus de deux ans, par la Commission européenne mise sur le développement du GNL et met l'accent sur la construction de nouveaux terminaux et leur raccordement au réseau européen de gazoducs. A propos du partenariat stratégique Algérie-UE, le commissaire Canete juge, près de deux ans après la tenue de la première réunion du dialogue politique sur l'Energie entre l'UE et l'Algérie, le bilan du partenariat «positif». Il a ajoutera que le dialogue est opérationnel. Le groupe de travail sectoriel et les groupes d'experts sur le gaz et les énergies renouvelables/efficacité énergétique se sont réunis à plusieurs reprises, ce qui a permis d'établir un rapport de confiance réciproque avec les interlocuteurs algériens. Le partenariat stratégique euro-algérien sur l'énergie lancé, il y a deux ans, lors de la première visite à Alger du commissaire européen à l'énergie est, aujourd'hui, «une composante permanente et structurelle» des relations euro-algériennes. Au sujet de la réunion annuelle de haut niveau Algérie-UE, prévue demain à Bruxelles, décidé avec le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, sera l'occasion de «faire le point sur la mise en œuvre du partenariat algéro-européen», a indiqué le commissaire non sans annoncer «de nouvelles initiatives à mettre en œuvre dans les mois à venir». «Le lancement du dialogue politique a marqué un saut qualitatif dans le partenariat énergétique UE-Algérie», soutiendra-t-il, relevant que le partenariat poursuit l'objectif prioritaire de faciliter et encourager les investissements européens dans le domaine du gaz et des renouvelables. D'ailleurs, le forum d'Affaires algéro-européen organisé le 24 mai 2016 à Alger, «a été un succès du point de vue de la participation et de la manifestation d'intérêt des entreprises européennes», affirmera M. Canete. Néanmoins, il a estimé qu'«il est important que le cadre réglementaire des investissements soit amélioré afin que l'Algérie devienne une destination plus attrayante pour les investissements européens». Relevant le «grand potentiel» de l'Algérie pour les énergies renouvelables et pour les gains d'efficacité énergétique, le commissaire européen à l'énergie a affirmé que l'UE souhaite «promouvoir les investissements européens dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique en facilitant les contacts entre les entreprises européennes et les autorités et entreprises algériennes». «L'UE est fortement engagée à soutenir l'Algérie dans ces domaines», a-t-il ajouté, rappelant que l'Algérie et la Commission européenne ont signé le 13 mars, lors du Conseil d'association Algérie-UE, la convention de financement du programme de coopération «Appui au secteur des énergies renouvelables, principalement électriques, et de l'efficacité énergétique» financé par l'UE avec un budget de 10 millions d'euros. Pour revenir à la réunion de haut niveau de demain il y a lieu de rappeler selon les services du commissaire européen qu'elle s'inscrit conformément aux dispositions du mémorandum d'entente sur l'établissement d'un partenariat stratégique entre les deux parties, signé en 2013. On lit que lors de cette réunion annuelle de haut niveau, qui se tient alternativement à Alger et à Bruxelles, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, et le commissaire européen chargé de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete, «discuteront du partenariat stratégique entre l'UE et l'Algérie», ont indiqué les services du commissaire européen. Rappelons enfin que l'Algérie et l'UE ont signé en juillet 2013 un mémorandum d'entente sur l'établissement d'un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie dans l'objectif d'explorer la mise en place de ce partenariat, de renforcer et d'approfondir leurs relations énergétiques. Les modalités de mises en œuvre de ce partenariat stratégique entre l'Algérie et l'UE s'articulent autour de la tenue d'une réunion annuelle de haut niveau, de la mise en place d'un groupe de travail sectoriel, de groupes d'experts spécialisés et d'un forum d'affaires. Z. A./APS