Aux Pays-Bas, certaines prisons sont pleines de détenus belges et même norvégiens (242), à Norgerhaven, dans le nord du pays. Faute d'avoir suffisamment de prisonniers sur son propre territoire, la Hollande en est venue à louer une partie de ses cellules vides. En dix ans, la délinquance débouchant sur une peine d'incarcération ferme a baissé d'un quart. Résultat : la capacité carcérale - autour de 12 000 places actuellement - pourrait tomber à moins de 10 000 l'an prochain. Pourtant, les Pays-Bas n'ont jamais fait preuve de laxisme. Ces dernières décennies, le pays avait même vu son taux d'incarcération augmenter à un rythme sensiblement similaire à celui des autres pays européens. Jusqu'à ce que la courbe s'inverse brutalement et que le nombre de détenus soit divisé par deux ces dix dernières années. Pourquoi ? Certains crimes ou délits ne sont plus comptabilisés, comme les situations irrégulières des étrangers. Il semblerait surtout qu'une réorientation de la politique pénale a porté ses fruits. Historiquement, la Hollande fut le premier pays, en 1823, à mettre en œuvre un service de probation. Une tradition qui s'est perpétuée. Les peines prononcées sont plus courtes. Des infractions - au Code de la route, par exemple - font désormais l'objet plus souvent de sanctions financières. Depuis 2008, les juges peuvent imposer une ordonnance pénale, soit le plus souvent une réparation pécuniaire. Rien qu'en 2013, 42 000 décisions de ce type ont été rendues. Dans le même temps, cela n'empêche pas le prononcé de peines lourdes dans certains cas. Aux Pays-Bas, la prison à vie est une perpétuité réelle. Le Parisien