Dans l'attente de sa mouture finale, les grands axes de l'étude sur la sous-filière lait conditionné et boissons lactées élaborée dans le cadre du programme CAP-PME et à la demande de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) ont été présentés, hier à Alger, par ses auteurs MM Mohamed Kaci et Salah Yahaoui, deux experts dans le domaine la production laitière nationale et sa transformation. En prélude à cet exposé, le président de l'Apab, Ali Hamani, qui a présidé cette rencontre, a tenu à faire savoir que la méthodologie retenue pour mener cette étude s'inspire de celle mise en œuvre pour l'étude de la filière des boissons rendue publique en 2012. Le travail «s'appuie sur des investigations combinant les études documentaires, les enquêtes directes et les appréciations des dirigeants d'entreprises», indiquera-t-il. Ce travail répond au besoin d'une meilleure connaissance de ce segment du marché de la boisson, induit par l'incorporation au sein de l'Apab, depuis octobre 2015, des producteurs de lait, de lait aromatisé et de boissons lactées, expliquera M. Hamani. Mohamed Kaci indiquera pour sa part que l'étude porte sur deux segments de l'industrie laitière. «Le premier concerne le lait conditionné lequel regroupe le lait pasteurisé conditionné en sachet plastique (LPC), le lait UHT et le lait cru. Quand au second, il concerne le lait aromatisé et les boissons lactées c'est-à-dire les laits aromatisés et chocolatés ainsi que les jus au lait», dira-t-il. L'étude a montré que l'industrie laitière dans notre pays reste dominée par le LPC mis sur le marché à un prix subventionné, par 175 laiteries, dont la majorité relève du secteur public. «Des niveaux bas qui sont peu favorables au développement de l'industrie laitière en Algérie», a-t-il fait remarquer. Poursuivant son exposé, l'expert a confié que la politique de prix du LPC décourage les producteurs en particulier et la filière lait en général, mettant en exergue la problématique actuelle de la filière. L'étude a en effet démontré que la faiblesse du développement de la production locale de lait cru ne favorise pas l'industrie de transformation. Et à ce titre il faut savoir, comme l'indique l'étude, que le potentiel de production est plutôt sous-utilisé, puisque 50% des entreprises fonctionnent à moins de 50 % de leur capacité, 30% à moins de 75% et seulement 20% à plein régime. «Selon les éleveurs les prix de vente sont peu rémunérateurs». Autres éléments : la faiblesse de l'encadrement zootechnique et vétérinaire ne permet pas de booster la filière qui, par ailleurs, évolue dans un concept concurrentiel peu propice. Il est aussi indiqué que la recherche menée sur le terrain a fait ressortir que l'industrie du lait UHT est prise en étau et que, concernant l'industrie du lait conditionné, il a été mis en évidence que son modèle semble atteindre ses limites. En clôture, une série de recommandations ont été formulées par les rédacteurs de l'étude. Entre autres, ils suggèrent la consolidation de l'encadrement de la filière, l'optimisation de la production de lait cru en s'appuyant sur l'élevage de vaches laitières locales et le renforcement du contrôle de la qualité bactériologique. Concernant cette dernière recommandation, le président de l'Apab indiquera qu'un décret ministériel va bientôt entrer en vigueur exigeant des producteurs de respecter strictement les règles d'hygiène. «Nous ne pouvons plus accepter que l'étiquetage des produits lactés conditionnés soit incomplet car il y va de la santé du consommateur», déclare M. Hamani. Lors des débats qui ont suivi la présentation de l'étude, les intervenants, des acteurs de la sous-filière principalement, ont mis l'accent sur l'intérêt de s'éloigner au plus vite de la dépendance des importations de poudre de lait. Z. A.