Les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye ont déploré 52 morts dans leurs rangs dans les violences de la veille à Tripoli, affirmant avoir repoussé une attaque de groupes rivaux. En ce début du mois de Ramadhan, la situation semble s'enflammer Le groupe libyen Ansar Al-charia, classé comme organisation terroriste par l'ONU a annoncé sa «dissolution». Ce groupe lié à Al-Qaïda est accusé par Washington d'être derrière l'attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi, qui a coûté la vie à l'ambassadeur et à trois diplomates américains. Dans un communiqué, Ansar Al-charia admet implicitement avoir été «affaibli» par la guerre contre les forces du maréchal Khalifa Haftar. Le groupe avait perdu son chef, Mohamad Azahawi, tué dans les combats contre les forces pro-Haftar fin 2014 à Benghazi, avant d'être encore affaibli après la défection de la plupart de ses membres pour faire allégeance à l'organisation Daech. Il a rejoint plus tard le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, une coalition de milices qui s'était emparé de Benghazi en 2014. Quelques mois plus tard, l'Armée nationale libyenne autoproclamée par le maréchal Haftar leur a déclaré la guerre et a réussi à reprendre une grande partie de la ville. Elle assiège depuis quelques semaines les derniers éléments dans deux quartiers du centre-ville. D'un autre côté les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye ont déploré 52 morts dans leurs rangs dans les violences de la veille à Tripoli, affirmant avoir repoussé une attaque de groupes rivaux. En ce début du mois de Ramadhan, la situation semble s'enflammer. L'on fait notamment état de l'exécution de 17 membres d'une force loyale basée dans le quartier d'Abou Slim, dans le sud de la capitale où les combats ont été les plus violents. C'est le bilan le plus lourd à Tripoli depuis longtemps pour des affrontements à l'artillerie lourde avec l'usage de chars qui ont eu lieu à dans des secteurs densément peuplés. Les forces pro-GNA ont annoncé avoir vaincu leurs rivaux et maintenu leurs positions dans la capitale. Elles ont même pu prendre le contrôle de la prison où étaient détenus les principaux dirigeants de l'ancien régime, comme le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi Al-Mahmoudi, et l'ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi. La prison était contrôlée par Khaled Chérif, ex-vice ministre de la Défense de la coalition de milices de Fajr Libya, qui s'était emparée de la capitale en 2014. L'ex-chef de gouvernement mis en place par cette coalition, Khalifa Ghweil, ainsi qu'un autre leader de Fajr Libya, Salah Badi, ont été accusés par le GNA d'être derrière les violences. Les forces loyales au GNA avaient chassé en mars des groupes rivaux de leurs fiefs à Tripoli, dans le centre-ville et aux alentours, au prix de violents combats. Elles peinent cependant à asseoir leur autorité dans la capitale, comme dans le reste du pays. Le GNA, mis en place aux termes d'un accord négocié sous l'égide de l'ONU, s'est installé en mars 2016 à Tripoli, mais son autorité est contestée par le maréchal Haftar appuyé par un Parlement élu et un gouvernement parallèle basés dans la partie orientale de la Libye. R. I.