La petite et moyenne entreprise (PME) vont connaître une nouvelle orientation à des fins de les développer davantage. Une mesure inscrite dans le projet de la loi de Finances 2018. Ce prochain recadrage dans le milieu des PME était rendu nécessaire pour diverses raisons entre autres, les inciter à se mettre à ce niveau Ainsi la loi d'orientation sur le développement de la PME promulguée en début 2017 va connaître quelques changements. Selon le directeur général de la PME au ministère de l'Industrie et des Mines, Abdelghani Mebarek cité par l'APS, ces mesures concernent notamment le Fonds de soutien à la mise à niveau qui deviendra le Fonds de soutien à la modernisation des PME, ainsi que l'Agence de développement de la PME qui va changer de statut. «C'est au niveau de la PLF 2018 que nous avons introduit (ces mesures) et cela nous permettra de mettre en place la nouvelle organisation de l'Agence nationale de développement et de modernisation des PME (Andpme) pour avoir plus de souplesse et mener à bien les missions qui lui sont attribuées», a-t-il précisé. Toujours d'après ce même responsable cette réorganisation va «assurer une cohérence» entre l'ensemble des intervenants dans le domaine des PME. Par ailleurs, il a avancé que pour ce qui concerne le Conseil national de concertation pour le développement de la PME, considéré comme un espace de concertation, un décret y afférent sera prochainement publié. Pour rappel, la loi d'orientation sur le développement de la PME, modifiant et complétant la loi de 2001, vise l'encouragement de l'émergence des PME, l'amélioration de leur compétitivité et leur capacité d'exportation ainsi que l'amélioration du taux d'intégration nationale et la promotion de la sous-traitance. Le texte érige l'Andpme en un instrument de l'Etat chargé de la mise en œuvre de la stratégie de développement de la PME et la renforce pour la réalisation de ses missions. Abdelghani Mebarki a par ailleurs indiqué à propos de l'Andpme qu'elle devrait assurer, selon le texte, la mise en œuvre de la politique de développement des PME en matière d'émergence, de croissance et de pérennisation y compris l'amélioration de la qualité, la promotion de l'innovation et le renforcement des compétences et des capacités managériales des PME. Ce responsable a en outre fait savoir que la nouvelle loi d'orientation met en place des fonds de garantie des crédits et un Fonds d'amorçage pour encourager la création de start-up innovantes. Il convient de rappeler au passage qu'à ce jour, elles sont un peu plus 900 000 PME en activité. Un chiffre qui est nettement en deçà des potentialités du pays. «Il n'est pas normal que dans un pays comme l'Algérie avec toutes ses richesses et opportunités de création d'entreprises, on ne recense seulement à ce jour que quelque 900 000 PME et très petite entreprise (TPE) qui activent très difficilement, dans les filières comme le BTPH, l'agroalimentaire et les services», a déploré le président du Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME), M. Zaim Bensaci. Il serait intéressant de savoir pourquoi le développement de la PME freine-t-il ? Selon Zaim Bensaci cela est du fait que malgré tout ce qui a été introduit comme mesure dans le but de développer des PME, il reste encore de nombreuses difficultés à lever si l'on veut que nos PME se multiplient pour une mise en application efficace de ces dispositifs. Pour ce dernier «il est devenu nécessaire de trouver, et vite, des solutions aux problèmes qui entravent le développement de nos PME, notamment en matière de financement des projets par les banques. En somme, il nous reste de gros efforts à faire dans ce sens si l'on veut assister à un réel essor des PME dans notre pays». Il faut croire que cela est possible dans la mesure où dans le créneau de sous-traitance, les opportunités sont de plus en plus importantes depuis le démarrage de nombreuses unités de montage de véhicules léger et lourd. Des pas dans ce sens, on été enregistrés sur le terrain et cela à la faveur d'un programme de développement de la sous-traitance en Algérie, initié conjointement par le ministère de l'Industrie et des Mines et l'Union Européenne sous l'appellation PM II. Selon Mohamed Moncef Gharbi, expert principal au programme PME II, ce programme porte sur l'identification des projets de sous-traitance au niveau de trois composantes, à savoir : la composante mécanique et transformation des métaux, l'électrique et électronique, ainsi que le caoutchouc et plastique. Autant d'activités en rapport avec les besoins des usines de montage qui vont pas cesser d'augmenter car leur propriétaires sont soumis à un cahier des charges strictes qui les obligent à atteindre un taux d'intégration de 40% au bout de 4 ans d'activités. Cela dit, il est utile de rappeler que le plan d'action du gouvernement vise la création d'environ d'un million de nouvelles PME durant le quinquennat 2015-2019. Z. A.