L'Association pour la culture et la réforme du vieux Ksar de Ouargla a appelé «à hâter le lancement de l'étude exhaustive pour la protection et la réhabilitation du Ksar décidée l'an dernier». Cet appel est lancé afin de «s'imprégner de l'ensemble des données sur lesquels se basera le plan de protection de ce site archéologique». D'un coût de près de 80 millions DA, cette étude devait être attribuée en 2016 à un bureau d'études spécialisé, a affirmé à l'APS le président de l'association, Hocine Boughaba. Cette étude technique englobe les 2 360 habitations du ksar, en plus de structures socioéconomiques, ainsi que les volets socioéconomiques et le cachet architectural, pour collecter suffisamment d'informations concernant le site et aider à élaborer un plan de restauration fiable. L'étude préconise des mesures de lutte contre les transformations architecturales irréfléchies opérées au niveau de ce Ksar en plus de l'utilisation de matériaux inappropriés, entrainant une perte de pans entiers de son originalité architecturale et sa dénaturation, sans compter l'effet des aléas naturels. Le président de l'association a fait part de la signature d'une convention avec le secteur de la formation professionnelle pour la formation de 40 jeunes de la wilaya de Ouargla dans les métiers de restauration et de réhabilitation de l'architecture traditionnelle, en prévision du lancement des travaux de restauration et d'aménagement du ksar. S'étendant sur une superficie de 30 hectares et entouré de palmeraies, le vieux Ksar de Ouargla, édifié il y a près de 600 ans, fait partie d'une chaine de ksour sahariens disséminés à travers la région, à l'instar de ceux de Touggourt, N'goussa, Tala de Mégarine et Adjadja d'Ain El-Beida. Selon des sources historiques, ce ksar, qui témoigne d'une grande ingéniosité dans sa conception, s'ouvre sur l'extérieur à travers sept portes, encore existantes, à savoir Bab-Azzi, Bab-Ammar, Bab-Soltane, Bab-Ahmid, Bab El-Boustane, Bab-Rabaâ et Bab Er-Rabie, d'où partent les nombreuses venelles serpentant ses trois principaux quartiers : Béni-Brahim, Béni-Sissine et Béni-Ouaguine. Le Ksar renferme, en outre, plusieurs lieux de culte, dont de vieilles mosquées, des zaouïas et des sépultures. Pour rappel, une caravane «Les ksour racontent» avait été organisée l'année passée comme un voyage d'exploration sur la longue histoire de la région, composée d'archéologues, architectes, historiens et autres concernés par les civilisations anciennes. Initiée par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogebcp), cette caravane s'était assignée comme objectifs la valorisation des ksour sahariens, de leur dimension historique et de leur valeur patrimoniale, en tant que legs culturel ancestral qu'il appartient de transmettre dans le meilleur état possible aux futures générations. R. C.