Photo S. Zoheïr Par Ziad Abdelhadi Du côté du ministère de l'Industrie comme de celui de la PME, on s'affaire à multiplier les rencontres avec les chefs d'entreprises, les représentants des organisations patronales, les chambres de commerce et d'industrie et tous les autres acteurs des PME/PMI pour tenter de trouver, de concert, la stratégie à adopter qui puisse au plus vite rendre nos entreprises plus compétitives, compte tenu de la concurrence mondiale qui leur est imposée. Et ce, par la voie de traités de libre-échange et aussi en raison de notre future adhésion à l'OMC. Dans ce contexte, les avis s'opposent. En effet, si pour les tutelles (ministère chargé du dossier) on avance que beaucoup de propriétaires d'entreprises ne montrent guère d'enthousiasme ou peu d'intéressement à la question de la mise à niveau de leur entreprise, qui rendrait ainsi compétitive leur production. Il n'en demeure pas moins qu'un grand nombre de patrons affirment que c'est là un jugement erroné. D'ailleurs, ils ne cessent de se prononcer à chaque occasion pour faire comprendre qu'ils sont entièrement convaincus de la nécessité de la mise à niveau de leur outil de production qui demande beaucoup d'investissement auquel ils ne pourraient y répondre sans une aide de l'Etat. Celle-ci étant considérée par ces derniers comme étant encore faible, sinon insuffisante par rapport aux besoins réels pour concrétiser l'objectif : rendre compétitive leur production. Arguant par là qu'«un ajout conséquent de cette aide financière va non seulement rénover nos installations et revoir notre gestion mais au final, et c'est là le plus important, arriver à promouvoir le produit national», nous ont signifié des patrons et autres opérateurs rencontrés lors de la dernière réunion du conseil national consultatif pour la promotion des petites et moyennes entreprises (CNC-PME). Une réunion à laquelle il a été reconnu unanimement que les PME algériennes sont les moins préparées à faire face aux challenges de la mondialisation. La marche forcée vers la performance et la compétitivité Il est certain que l'entreprise algérienne découvre au fil des mois, et à son grand désarroi se traduisant par des frais supplémentaires qui lui sont imposés, ce qui signifie l'ouverture commerciale de l'économie. Celle-ci sera encore plus contraignante quand le démantèlement tarifaire, prévu dans l'accord d'association avec l'Union européenne atteindra sa phase cruciale, synonyme de la levée totale de toute taxe douanière à l'importation de produits venant des pays de l'UE. Autres événements contraignants, la proche entrée de l'Algérie à l'OMC et son corollaire de concessions, ce qui va se traduire également par des règles strictes en matière de libre-échange. Du coup, il est aisé de prévoir les conséquences induites par ces nouvelles mesures. On peut s'attendre ainsi à ce que des entreprises locales perdent un peu plus de leurs parts de marché intérieur faute de ne pas s'être aguerries à la compétition commerciale et au libre-échange. Comme il apparaît évident, et le constat du terrain en apporte la preuve, qu'avec l'ouverture économique de notre pays, les entreprises de petite taille se sont retrouvées «sans ressources nécessaires pour livrer bataille dans un environnement concurrentiel dont les frontières s'élargissent sans cesse», mentionne une étude rendue publique. Mais comment ces dernières pourront-elles survivre ou se défendre dans leur marché ? Devenir compétitif est la solution idoine mais, pour y parvenir, il faut disposer de moyens financiers conséquents à la hauteur du défi à relever. Ce dont ne disposent pas toujours ces dernières. D'après des économistes nationaux, «faute, de pouvoir se mettre à niveau rapidement, des entreprises de petite et de moyenne taille ne pourront éviter la dure réalité suivante : se maintenir ou disparaître». Si elles veulent se maintenir, il faudra qu'elles deviennent compétitives. «Il n'existe pas d'autres alternatives», conçoivent nos économistes. Mais comment pourraient-elles l'envisager sans assistance financière. Selon des études, cette barrière est surmontable. Le maintien, la croissance ou le retrait Les entreprises commencent à prendre conscience que la nouvelle économie nécessite des changements radicaux. Quand la concurrence devient des plus agressives, «la perspective d'alliances stratégiques avec des entreprises internationales devient incontournable si celles-ci désirent se maintenir», soutiennent des économistes. D'ailleurs, les partisans qui défendent cette alternative sont nombreux, mais toutefois il existe des sceptiques à cette alternative qui recommandent plutôt de développer l'esprit entrepreneurial chez nous que d'aller sceller des alliances «aux résultats incertains», lancent des observateurs. C'est pourquoi «il est donc particulièrement important de déterminer les conditions qui facilitent la mise en place d'alliances stratégiques entre des entreprises locales et d'autres externes», est-il inscrit dans dans des recherches en sciences de gestion. L'une de ces dernières préconise «dans la perspective d'ancrer cette option d'alliance, il est utile de faire des recherches approfondies pour identifier et évaluer les options stratégiques que les PME peuvent envisager en vue d'assurer leur survie tout en favorisant leur croissance». Tout cela reste de la théorie pure et passer à son application relève de la gageure. C'est d'autant plus vrai, connaissant les particularités des PME algériennes : entreprise de création trop récente, familiale et peu encline à l'ouverture de son capital. En somme, les fusions sont alors difficilement envisageables, sauf bien sûr pour les PME les plus performantes et aux ressources inexploitées. Toujours dans ce même contexte, les experts soutiennent que, dans une logique de développement et de croissance, «l'alliance stratégiques avec les entreprises internationales est une condition de survie pour les PME algériennes face à la mondialisation». Encore faut-il que nos chefs d'entreprises conscients des enjeux qui guettent leur activité puissent prendre des risques pour concrétiser l'option d'alliances. Les quelques exemples existant dans ce sens se sont terminés par des ruptures de contrat. C'est à se demander si en fin compte, dans le fond, les alliances stratégiques ne sont pas faites pour s'inscrire dans la durée.