Dans le plan d'action du gouvernement actuel il est question d'accorder une plus grande importance au développement des PME/PMI car selon le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, «elles sont porteuses d'une grande valeur ajoutée puisque source de richesse et de création d'emplois». Pour ce faire l'exécutif envisage de mettre en place de nouvelles mesures à même de faciliter la création d'entreprises, l'accès au crédit et la protection de l'investissement. Trois conditions pour libérer les énergies créatrices qui pourraient rendre le pays moins dépendant des recettes d'exportation du pétrole, en régression depuis juin 2014 et qui risque de perdurer. De prime abord il convient de souligner que l'Algérie a amélioré en 2016 sa position dans le classement Doing Business de la Banque mondiale relatif aux indicateurs de création d'entreprises. En effet en la matière, et toujours selon Doing Business qui se réfère au portail d'information en ligne dédié à la création d'entreprises (www.jecreemonentreprise.dz), lequel répertorie un maximum de neuf étapes impliquant sept agences pour créer une entreprise en Algérie, alors que cette même institution avançait en 2009 que le nombre de procédures pour créer une entreprise dans notre pays s'élevait à 14. Un chiffre qui, d'après Doing Business, faisait, à l'époque, de l'Algérie le pays le moins performant de la région Mena, car outre les 14 procédures, le démarrage d'une activité en Algérie nécessite 21 jours, contre à peine 6 jours dans un pays comme la Qatar. Toujours au registre de la comparaison, la Banque mondiale indiquait qu'en matière d'accès au crédit l'Algérie ne fait guère mieux, avec un indice de 3 sur 10 seulement en matière de «droits légaux», ce qui signifie, selon la BM, que les lois en vigueur ne favorisent pas un large accès au crédit alors que cela devrait l'être dans la mesure où sur le marché du travail arrivent 400 000 à 450 000 demandes d'emplois additionnelles par an. C'est pourquoi les pouvoirs publics doivent vite s'atteler à accroître la valeur ajoutée interne car c'est une condition pour arriver à créer des postes d'emploi. Il faut souligner que devant cette donne les pouvoirs publics sont déjà à pied d'œuvre, puisque la loi d'orientation sur le développement de la petite et moyenne entreprise, qui a été promulguée le 3 janvier dernier, devrait permettre la création de nouvelles PME dans notre pays et également faciliter la tâche aux porteurs d'idées novatrices dans leur quête de soutien financier pour mener à terme leurs projets. Rappelons que ce nouveau texte de loi prévoit la création d'un fonds d'amorçage qui est destiné à accompagner financièrement les jeunes entreprises dans leur premier pas. Le nouveau texte de loi prévoit également la mise en place d'un dispositif public rénové pour le suivi et l'encouragement des PME à travers l'Agence nationale de développement des PME et ses démembrements locaux (Oran, Annaba, Batna et Ouargla) . Quant à l'intérêt de cette nouvelle loi d'orientation, ses initiateurs pensent qu'elle servira à stimuler le création et la croissance des PME. Mais toujours est-il, comme l'ont souvent affirmé de nombreux experts dans le domaine, le développement des PME nécessite un environnement favorable et une prise en charge réelle de leurs préoccupations. C'est d'autant plus tout à fait indiqué si l'on veut créer un tissu de PME, qui d'ailleurs fait défaut. Pour arriver à changer la donne les experts préconisent de poursuivre les efforts et le suivi nécessaire à l'émergence d'un réseau de PME/PMI. C'est d'autant plus nécessaire qu'il est admis qu'il n'est pas normal que dans un pays comme l'Algérie, qui possède de surcroît de nombreuses potentialités, on ne recense seulement que quelque 900 000 PME et TPE qui activent, difficilement, dans des filières comme le Btph, l'agroalimentaire et les services*. Et pourtant plusieurs mesures incitatives ont été mises en place jusqu'ici par les pouvoirs publics au profit des PME et PMI, mais cela reste insuffisant. «Il nous reste de gros efforts à faire dans ce sens», ont constaté à maintes occasions de nombreux experts. En effet selon ces derniers, il subsiste encore de nombreuses difficultés à lever pour une mise en place effective des dispositifs initiés jusqu'ici. C'est d'ailleurs un chantier que compte mener le nouveau gouvernement comme inscrit dans son plan d'action. On croit savoir que l'exécutif est décidé à trouver et vite des solutions aux problèmes qui entravent le développement de nos PME. C'est du moins ce qui est attendu compte tenu du fait que les économistes jugent que le nombre de 900 000 PME que compte le pays actuellement est encore faible pour pouvoir réaliser de la croissance, créer des emplois et diversifier l'économie nationale. Z. A. *La PME et PMI est essentiellement concentrée dans cinq secteurs d'activité : BTP (26,7%), commerce (16,34%), transport et communications (8,7%), services (8,6%) et Industries agro-alimentaires (7,3%), soit 68% du total. La moitié des entreprises est concentrée dans les principales wilayas du nord : Alger, Oran, Tizi Ouzou, Sétif, Bejaia, Blida, Constantine, Chlef, Tipaza et Boumerdes.