Les transporteurs privés des quatre wilayas du centre (Alger, Blida, Tipaza et Boumerdès) ont poursuivi, hier, leur grève, entamée dimanche dernier, pour protester contre la mise en service de nouveaux bus de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d`Alger (Etusa). Selon le président du Syndicat national des transporteurs privés, Abdelkader Boucherit, la principale revendication des grévistes consistait à mettre à l'arrêt les bus mis en service par l'Etusa, loués auprès d'un opérateur privé pour assurer des lignes bien desservies, cela étant une concurrence inacceptable, a rapporté l'APS. Les transporteurs grévistes réclament également l'ouverture de nouvelles lignes pour desservir les communes en manque de transport, précisant que l'ouverture de ces lignes a été gelée par le ministère de tutelle depuis deux ans. Le taux de suivi de la grève a atteint 80% sur un total de 4 000 bus privés d'Alger, selon M. Boucherit. De son côté, Rachid Ouezzane, directeur des transports de la wilaya d'Alger, a qualifié cette grève d'illégale. Il a indiqué avoir rassuré, dimanche, les représentants des protestataires, leur précisant qu'il s'agit d'un renforcement des lignes de transport vers les nouvelles cités et de l'ouverture de nouvelles lignes vers les régions non desservies par l'Etusa. D'après le même responsable, le taux de suivi de la grève n'a pas dépassé 20%. Lors d'une rencontre entre les responsables de la direction des transports d'Alger et les représentants des transporteurs privés, des orientations ont été données et un appel a été lancé pour améliorer le service assuré aux citoyens. A ce sujet, le directeur général de l'Etusa a précisé que son entreprise a consolidé son réseau de transport dans le cadre d'un appel d'offres remporté par un opérateur privé à l'effet de renforcer les lignes vers les nouvelles cités. Surpris par cette grève qui a été déclenchée sans préavis, le responsable a tenu à préciser que son entreprise a renforcé les lignes touchées par la grève pour assurer le transport aux citoyens. «L'objectif de l'Etusa est d'améliorer le service public et assurer les dessertes par bus dans les régions qui enregistrent un manque de transport», a-t-il indiqué, précisant avoir reçu à cet effet des demandes de présidents d'APC et de citoyens. Selon les transporteurs privés, il n'était pas nécessaire de mettre en service des bus Etusa. «On travaille à peine. Les usagers vont s'orienter dorénavant vers les nouveaux bus car ils appliquent des prix réduits et ils sont disponibles à toute heure alors on n'a qu'a vendre le matériel et rentrer à la maison», dira un transporteur. Pour les citoyens la mise en circulation des nouveaux par l'entreprise publique Etusa est une bonne nouvelle. «Les transports publics sont meilleurs pour plusieurs raisons. Les transports publics sont mieux organisés, propres et surtout ponctuels contrairement aux transporteurs privés qui traitent les usagers comme des objets. Ils veulent juste gagner de l'argent, ils ne s'intéressent ni à la qualité du service ni à l'intérêt des usagers. A mon avis, il était temps de prendre une telle décision», nous a confié un usager des transports en commun. «S'ils veulent garder leurs clients, ils doivent améliorer leurs services, se comporter bien avec l'usager et investir sur le matériel. Je ne vois pas pourquoi ils font tout cela», estimera une autre. C. C./APS